Chapitre 16 - Week end en famille - Partie 1

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Tw : idées noires, désespoir !

Léonie

Quand j'ouvre les yeux, ce qui s'est passé la veille me revient aussitôt. J'aurai préféré avoir le choix d'oublier ce geste et surtout cette rechute désespérée.

Voilà à quel point je suis faible. Il n'aura fallu qu'une semaine pour qu'Aurélia brise mes boucliers et que les démons de la mort m'assaillent.

Hier soir, j'ai craqué. Le truc quand on planque soi-même les armes dont on se sert contre soi, eh ben on sait parfaitement comment les retrouver. J'ai honte de ma propre faiblesse d'esprit et pourtant je crève de l'intérieur alors que je voudrais crever tout court.

Good vibes dès le réveil, Léo.

Comme mise sur pilote automatique, je sors du lit. Je ressens une infime douleur sur ma cuisse et je baisse le regard sur le short pyjama multicolore que je porte. J'effleure à peine du bout des doigts les traces de coupures et ça me suffit déjà pour tressaillir.

Je soupire, retire le short pour enfiler un pantalon de jogging sombre qui couvrira ce vilain secret.

J'enfile un sweat tout aussi sombre par-dessus mon tee-shirt et je sors enfin de ma chambre, ne prenant même pas la peine de regarder le reflet misérable que je renvoie.

Quand j'arrive à la cuisine, je comprends que je suis la première réveillée.

Ayant soudainement faim au vu du grondement de mon estomac vide depuis plusieurs jours, j'attrape du pain et un couteau pour couper des tartines afin de les mettre dans le four.

Seulement, quand mes doigts se referment autour du manche épais et que mes yeux fixent la lame tranchante, je me demande si c'est une si bonne idée que je touche ce genre d'objets qui semble me parler.

– Si tu penses à ce que pourrait faire ce couteau autre que couper du pain, repose le.

Je sursaute à cette intervention et ce moment d'inattention de ma part me fait lâcher le couteau.

Mais la lame a eu le temps de m'effleurer le doigt, assez pour causer une coupure superficielle. Tellement habitué, je ne sens même plus la douleur quand ça entaille ma peau.

– Eh merde, j'entends Nathanaël jurer alors qu'il me rejoint. Ça va ?

Je hoche doucement la tête mais nous savons tous les deux que ce n'est qu'un mensonge. Et qu'il avait raison.

Je pensais effectivement aux autres fonctions de ce couteau et j'en suis pas fière. J'ignore comment stopper tout ça.

– Tiens, pose ça dessus, il dit en me tendant un chiffon qu'il a humidifié.

J'arque un sourcil.

– Ce n'est qu'une légère entaille, Nathanaël. Pas de quoi appeler les urgences.

– Très bien, dans ce cas je te laisse gérer quand nos infirmières rentreront.

Je grimace, peu enthousiaste à cette perspective. Alors je prends le torchon sous son rire narquois et pose le tissu humide sur mon doigt.

– Maintenant pousse toi de là. Je m'occupe du petit déjeuner.

Il me pousse derrière le comptoir et je ne résiste même pas, trop étonné de son annonce.

Depuis qu'il est ici, mon demi-frère n'a jamais préparé le petit déjeuner. Et maintenant qu'il sait il... Non, hors de question.

– Je ne veux pas de ta pitié, je crache alors.

LOVE NIGHT (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant