Chapitre 56 - Aveux - Partie 1

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Léonie

Sur le chemin du retour en taxi, je me demande ce qu'a voulu dire Nathanaël par « quelque chose que je n'ai pas compris quand on était dans cette salle de bain ». Pour ma défense, c'était l'intervalle le plus intense et le plus bouleversant depuis le commencement.

Que ce soit par l'acte le plus intime que je n'avais encore jamais eu avec personne ou par tout ce qui s'est passé, ses gestes, ses mots qui sont sortis.

Je le vois encore à genoux devant moi qui est vêtue de mon plus simple appareil et mes cheveux blancs presque secs pour soi-disant « m'honorer ». Chaque fois que j'y pense, chaque fois je suis encore toute remuée.

Les mots « déesse » et « princesse » sont également gravés dans ma mémoire.

Je me lèche les lèvres dans un tic nerveux mais qui n'échappe pas à Nathanaël bien que pourtant, il n'avait pas l'air d'avoir son attention portée sur moi.

– A quoi penses-tu, Picasso ? vient susurrer sa voix dans mon oreille, me provoquant une chair de poule sous mes vêtements.

Je pivote légèrement la tête vers lui et nos yeux plongent dans ceux de l'autre.

– A ce qui s'est passé dans cette salle de bain, je lui réponds en reprenant volontairement ses mots.

Ma réponse honnête étire ses lèvres dans un sourire que je qualifierai de canaille. Il avait le même juste avant de poser sa bouche entre mes cuisses. Seigneur, rien que d'y repenser, je sens mes joues chauffées.

Nathanaël émet un doux rire qui tordent délicieusement mes entrailles.

– T'es trop mignonne Picasso quand tu rougis, se moque-t-il gentiment.

Ce n'est pas la première fois qu'il m'en fait la remarque mais je réagis toujours de la même façon ; en rougissant encore plus en venant me cacher le visage contre lui. Résultat, son rire redouble et je finis par lui taper le torse du plat de la main.

– Arrête de te foutre de moi, je grogne.

Il capture ma main de la sienne et la porte à ses lèvres. Je frissonne, ayant l'impression encore une fois d'être parti hors du temps ou alors que ce dernier vient de se figer.

– Que veux-tu, Flamme Ardente, j'adore t'embarrasser... ronronne-t-il.

Oui, oui, vous avez bien lu. Il me fait clairement penser à un chat pelotonné sur mes genoux et qui vous bercent de ronronnement. Nathanaël rappelle ce petit félin qu'on adore tant.

J'hausse un sourcil.

– Et moi qui pensait que c'était m'embrasser que tu adorais... je soupire faussement déçue.

Il réagit au quart de tour et je souris victorieuse quand ses lèvres s'emparent aussitôt des miennes. Je papillonne des yeux en me pressant contre lui avant de me rappeler que nous sommes dans un taxi et que le chauffeur ne loupe pas une miette de notre échange.

Je m'écarte et me racle la gorge, de nouveau mal à l'aise tandis que mon partenaire a le sourire du chat de Cheshire au pays des Merveilles.

– Curieux de savoir jusqu'où aurais-tu été si nous avions été seuls, jolie déesse...

Je m'empourpre à ses mots et mords ma lèvre inférieure en le regardant entre mes cils. Il plisse les yeux, grognant à mi-voix :

– Regarde moi encore comme ça, Picasso et je ne réponds plus de rien. Rien à foutre que nous soyons dans une bagnole.

J'ai un rire nerveux que je ravale sur le champ, à présent cramoisie devant le regard empli de désir de mon demi-frère aux yeux des autres.

– Vous êtes arrivés, nous interrompt le chauffeur.

LOVE NIGHT (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant