Chapitre 25 - Fais moi confiance

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Léonie

Après quatre semaines à être resté chez moi, je suis malheureusement de retour au lycée. Mais cette fois, quelque chose a changé.

Et cette chose, c'est le garçon à ma droite où une boucle lui frôle les yeux et qui ne m'a lâché depuis qu'il a tout découvert. Pas. D'une. Semelle.

Avec Nathanaël, nous nous sommes considérablement rapprochés. Il est le seul pour l'instant qui soit au courant des pires côtés de ma personne. La seule personne à qui je peux me confier. Bien que je n'en fasse toujours rien mais sa présence, son soutien m'est indispensable. Et avant qu'il ne devienne un pilier constant de cet équilibre précaire, je ne m'étais jamais rendu compte combien j'en avais besoin...

Mais là, devant les grilles du lycée, je panique. Le cœur sur le point d'entrer en tachycardie, j'ai les mains moites bien que je les essuie toutes les minutes sur la jupe de mon uniforme. Au loin, je repère la chevelure d'Aurélia et j'amorce un pas de recul, sentant subitement ma côte à peu près rétablie, me lancer. Seulement, mon dos se confronte à Naël derrière moi qui me stoppe dans ma fuite.

– Ne la laisse pas gagner, Picasso.

J'ai déjà perdu, depuis un moment. Mais je me garde bien de le lui dire. A la place, je tourne la tête vers lui et plonge dans ce regard, qui j'espère me donnera le courage nécessaire pour entrer. Il hoche la tête dans un accord silencieux puis esquisse un sourire rassurant.

Alors j'inspire longuement en pivotant à nouveau vers l'entrée du lycée. Tu peux le faire, Léo...

J'avance d'un pas, le cœur battant à tout rompre.

– Léonie, m'interpelle mon demi-frère et la vitesse à laquelle je me tourne vers lui ne fait que démontrer que je suis prête à toutes sortes d'excuses pour gagner du temps.

Ce qu'il semble remarquer car il secoue la tête en souriant.

– Oui je suis morte de trouille et alors ? j'attaque sur la défensive.

– Difficile de le louper depuis qu'on est partis de la maison, il dit simplement sans une once de reproche.

Pourtant c'est tout comme. Qu'on regarde la vérité en face, je suis incapable d'entrer dans ce foutu bahut.

Je finis par me détourner, aillant déjà repéré un coin depuis mon arrivée. Je me glisse dans l'espace sombre et étroit et pousse un lourd soupir. Bien évidemment, Nathanaël m'a suivi.

– J'y arrive pas, je souffle. J'en suis incapable sans avoir l'envie de prendre mes jambes à mon cou ou de m'évanouir...

– Je sais.

C'est tout. Il sait et il ne dit rien de plus. Le silence s'interpose entre nous pendant lequel j'essaie de me détendre. Ça n'a aucun effet quand les murs sécuritaires de la maison ne sont plus là pour me protéger. Je crois que je préfèrerai me perdre avec mes démons plutôt que de la confronter à nouveau.

– Léo, lance Nathanaël et je lève les yeux vers lui.

Mais ce n'est pas lui que je dois regarder mais plutôt sa main tendue dans ma direction qui appelle la mienne. Ce geste pour d'autres signifierait une simple invitation à sortir de mon trou mais après ces quatre semaines passées ensemble, je sais ce que ça veut dire.

Et malgré moi, ça me fait monter les larmes aux yeux.

Comme un film au ralenti, je glisse ma main dans la sienne et ses doigts se referment sur les miens avec une force et une volonté que je ne soupçonnais pas. Cette fois, je relève les yeux vers les siens et je frémis devant ce visage, cette expression implacable et déterminée.

LOVE NIGHT (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant