Nathanaël
Arrivé au parc d'attractions après une heure quarante de route, c'est avec joie que je peux enfin me dégourdir les jambes. Je commençais à avoir des fourmis dans les pieds à être assis pendant aussi longtemps.
Comme si nous n'étions pas les seuls à vouloir profiter de ces loisirs aujourd'hui, les cris d'excitation des gens nous parviennent dès l'entrée. Pendant que nos mères paient les billets d'entrée, je regarde déjà au loin les attractions les plus hautes. Le frisson de l'anticipation mêlé à celui de l'imaptience m'hérisse les poils et je trépigne sur place.
On nous attribue un tampon qu'on nous tamponne sur le dos de la main puis on nous laisse enfin entrer après nous avoir souhaité une bonne journée.
– Alors, on commence par quoi ? lance Léonie tandis que nous avançons en mode explorateur pour l'instant.
– J'ai pris le plan du parc. Peut-être que ça vous aidera, dit ma mère.
– Pas besoin, je contre. J'ai déjà trouvé la première attraction que je vais faire, perso'.
– Qui est ? questionne Gaëlle.
Je tends le doigt à ma gauche, où l'immense huit domine les cieux.
J'entends un juron à ma droite.
– Le Grand Huit ? s'étouffe Léonie et je hoche affirmatif la tête.
– Oh ouais.
– Sans moi, elle lance.
J'arque un sourcil et baissant d'un ton, je rétorque :
– On a peur du vide, Picasso ?
Elle me lance un regard assassin et redresse le menton.
– Du tout. J'ai seulement repéré autre chose qu'on pourrait faire.
J'esquisse un sourire sournois.
– Je te propose un truc. On fait d'abord le Grand Huit et après on fait celle que t'as vu ? Marché conclu ?
Elle ne répond pas immédiatement, avisant l'engin à une hauteur et une boucle vertigineuse. Je l'observe déglutir et je ricane.
– Avoue, t'as le vertige, Léonie, je la provoque.
– Certainement pas.
– Alors qu'est-ce qui te fait hésiter ? je souris.
– Euh... Le Grand Huit est extrêmement populaire et la file d'attente in-ter-mi-na-ble, elle se défile.
Je ricane.
– Tu cherches des excuses là parce que t'es complètement flippé, Picasso.
– Puisque je te dis que non ! elle s'agace.
– Alors prouve-le en montant dedans, je la défie.
Elle me lance un regard noir au même instant que ma mère intervient :
– Naël, laisse là tranquille si elle ne veut pas.
– Non, c'est bon. On va au Grand Huit, déclare Léonie et mon sourire s'élargit.
Bordel que ça va être drôle.
Fier qu'on commence par l'attraction que j'ai proposé, nous nous dirigeons tous vers cette dernière et je manque d'éclater de rire quand je vois la mine dépitée de Léonie quand elle remarque qu'il y a seulement une dizaine de personnes qui attendent.
– C'est le moment où jamais de dire que t'as peur, Picasso, je lui souffle d'un ton narquois.
– Je vais te prouver que non, elle riposte et sans même réfléchir, avance quand on nous fait signe de monter dans l'engin de la mort.
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LOVE NIGHT (TERMINÉE)
RomanceSourire ne veut pas dire adorer sa vie. Il reste plus qu'une année à tenir avant de dire adieu au lycée. Léonie originaire de Boston a migré à Chicago, abandonnant son père pour rejoindre sa mère et sa belle-mère. Seulement, elle n'est pas la seule...