Chapitre 2 - Con et fier de l'être

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Nathanaël

« Tu vas voir, c'est un super lycée. Tu vas pouvoir rattraper ton année » m'avait dit mon père avant que je parte.

Super lycée, tu parles. J'ai plutôt l'impression d'avoir atterri dans ces établissements qu'on voit à l'écran, stricte, uniforme obligatoire et une tonne de règles qui me gonfle déjà. Comme si, j'avais choisi de foirer mon année, l'année précédente. On m'a fait chier, j'ai riposté, point. Évidemment, quand on s'en prend au fils du proviseur, ça sent mauvais. Et même si ce fils à papa est un crétin doublé d'un abruti, ça n'a pas été du tout en ma faveur et ce connard de proviseur m'a renvoyé du bahut. Bien sûr, je n'aie pas servi la véritable version de mon renvoie définitif à mon père, qui de toute façon était bien plus occupé avec sa nouvelle petite famille que de s'occuper de son fils. Je pousse un soupir et farfouille nerveusement dans ma tignasse que je ne parviens jamais à dresser, peu importe ce que je fais. Alors j'ai décidé de la laisser vivre sa vie et que tout ceux qui ont quelque chose à me reprocher, aille se faire foutre.

De toute façon, mes cheveux ne seront jamais pires que ceux violets de la nouvelle élève, également. Sérieusement ? Je suis encore étonné qu'on l'est accepté sans rien dire alors qu'en plus de sa couleur atypique, son style vestimentaire l'est tout autant. Dans une école prestigieuse comme celle dans laquelle nous avons atterrit, c'est même plutôt étrange. Mais passons. Ce sont ses affaires, j'ai bien assez des miennes à gérer.

Ennuyé par ce début de journée catastrophique, je finis par me rendre en cours de français dans la salle C7.

Évidemment que je savais où elle était. Je suis tombé dessus quand je faisais une promenade de santé dans ce labyrinthe. J'aurai très bien pu me montrer cordial et lui indiquer qu'on était dans le même cours et classe mais sa manière de me toiser comme si j'étais un idiot qui l'avait dérangé dans sa pause grignotage m'a agacé. Alors qu'elle se démerde à trouver la salle de classe, ce ne sont pas mes oignons.

La porte peinte d'un gris foncé me fait face où dessus une plaque où est écrit en majuscule « SALLE C7 » est collé.

J'attrape mon portable dans la poche arrière du pantalon de mon uniforme et avise l'heure.

9h45.

En soit, je vais me pointer pour les dix minutes de cours restantes. Débile mais passons.

Je toque deux fois à la porte et range mon téléphone à sa place initiale.

La porte s'ouvre sur une femme d'une quarantaine d'années, vêtue d'une tenue stricte digne d'un pensionnat, et une queue de cheval brune impeccable d'où aucune mèche n'ose se rebeller. Elle remonte à l'aide de son index les deux verres qui lui servent de lunettes sur le nez et me toise, les yeux plissés.

– Et vous êtes ? demande-t-elle d'une voix autoritaire.

Je me retiens de lever un sourcil qui serait une provocation stupide. Et me faire remarquer dès le premier jour n'est pas l'idée qui me branche le plus.

– Nathanaël Cowl. J'ai cours ici.

– Le cours a commencé depuis quarante-cinq minutes, monsieur Cowl, relève-t-elle d'un scepticisme palpable.

– Je suis nouveau et je me suis perdu dans les couloirs.

Elle pince les lèvres en une fine ligne que je dirai de contrarié avant de se décaler pour que je puisse entrer.

– Première et dernière fois, monsieur Cowl. Au prochain retard, nouvel élève ou pas, ce sera chez le proviseur.

Intérieurement je grimace à sa remontrance. Surtout que je ne garantis pas de ne pas arriver en retard étant donné le nombre d'intersections qui se trouvent dans ce foutu bâtiment. Cependant, je décide de garder ma bouche fermée et balaie la salle de classe du regard, grimaçant cette fois quand je remarque les couleurs horribles des murs.

LOVE NIGHT (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant