LOVE NIGHT (TERMINÉE)

Chapitre 11 - Le retour d'un cauchemar ?

Léonie

J'ai une seule putain de question à balancer : QU'EST-CE QU'AURELIA FOUT A CHICAGO MAIS SURTOUT ICI BORDEL ?!

Je n'ai pas pu mesurer l'ampleur de ma réaction quand elle s'est présentée. Sa voix me file des frissons d'horreur rien que d'y repenser. Mon corps est tendu, prêt à prendre la fuite aux moindres de ses gestes. Je respire parce qu'il le faut mais je crois que sinon, j'aurai arrêté de faire battre mon cœur tellement je suis pétrifié d'angoisse.

Ce n'est pas possible. Nous sommes que deux semaines après la rentrée, ça ne peut déjà pas se produire ? Comment mes problèmes de Boston peuvent aussi vite ressurgir des décombres que je me suis efforcé de consolider pendant les vacances ?

Aurélia ici, dans ma classe et bien sûr derrière moi, signifierait le retour d'un cauchemar profondément enfoui dans les tréfonds de mon esprit mais que pourtant, mon corps lui, n'a pas oublié.

Je sens des larmes de peur me brûler les yeux.

– Léo, t'es sûr que ça va ?

La question de Kaylee est légitime, je tremble sans pouvoir m'en empêcher. Je ne peux cependant pas répondre parce que je crois que je viens de perdre ma voix depuis qu'elle est entrée. Un ricanement beaucoup trop familier résonne dans mon dos et je me tends davantage, alors que tous les flashback de l'année dernière me reviennent en un défilement par millier : la piscine, dans les couloirs, leurs paroles, la douleur, mes cris, mes supplications pour qu'ils arrêtent... Une boule se forme dans ma gorge et grossit de la taille d'un ballon de basket. Ce n'est assurément pas le moment de faire une crise d'angoisse, Léo ! Maintenant qu'elle est ici, j'ai l'impression que mes cheveux et mes vêtements ne servent plus à rien.

Comment réussir à se reconstruire quand les démons nous rattrapent ? Comment continuer à s'efforcer de vivre quand on persiste à nous faire sombrer ? Et comment se relever quand on ne cesse de vouloir nous faire rester à terre ?

Elle m'a retrouvée et ce ne sera désormais qu'une question d'heure ou de jours avant que toute l'année dernière à Boston ne ressurgisse au grand jour, ici à Chicago.