Léonie
C'est étrange de rentrer avec quelqu'un. J'ai l'habitude de faire le chemin du retour seule alors, avoir Nathanaël à côté, ça me fait bizarre.
Déjà que depuis ce matin, sa présence me trouble sans que je ne comprenne véritablement la raison alors là...
Les mains le long de nos corps, à chaque nouveau pas, le dos de ces dernières ne cessent de se frôler, me provoquant une décharge comme si j'avais mis les doigts dans une prise électrique. C'est déconcertant. Je finis par les enfouir dans les poches de mon blouson, devenue trop nerveuse pour tenter de conserver une impassibilité à toute épreuve.
– Tu veux rentrer tout de suite ?
Le son de sa voix me fait sursauter. Nous progressons dans le silence depuis que nous avons quitté le lycée. Je lui jette un regard et fronce légèrement les sourcils devant sa question.
– Pourquoi ?
Ses lèvres s'étirent dans un sourire que je ne qualifie pas mais mes sourcils se froncent davantage.
– Parce que j'viens d'avoir une idée, dit-il.
Une idée ?
– Quel genre d'idée ? je demande, peu certaine de ce qu'il prépare.
Naël hausse deux fois les sourcils.
– Va falloir me faire confiance et me suivre si tu veux savoir, Picasso.
Evidemment. Pourquoi je m'attendais déjà à une de ses foutues réponses ? Sans doute parce que je commence à le connaître ?
– Où ça ? je le questionne encore.
Il mime une fermeture en passant son doigt sur sa bouche.
– Je ne dirai rien, Léo.
Je soupire. Je suis curieuse de ce qu'il veut faire alors je hoche la tête, ajoutant à voix haute :
– Très bien, je te suis.
Après tout, n'avait-il pas dit que la vie était aussi imprévue ? Ce qu'il me fait là, m'a tout l'air d'en être un.
Ma réponse fait sourire plus sincèrement Nathanaël dans un rictus que je qualifierai même de joyeux.
– Super alors allons-y !
Aussi spontanément que ses gestes de ce matin, il attrape ma main et je suis bien forcée de la suivre. En revanche, difficile de faire abstraction de cette chaleur qui enflamme encore et toujours mon être quand il me touche. Bon sang ! D'où ça sort ça ?
Il nous fait tourner dans une ruelle que je ne connais pas et je me demande s'il a connaît lui aussi, étant donné que nous sommes nouveaux autant l'un que l'autre dans cette ville inconnue. Pourtant il avance avec assurance et sans une once d'hésitation. Il sait où il va et ce constat me soulage. Je n'ai aucune envie d'être perdue et de dormir à la belle étoile dans le froid.
On entre dans un magasin où il y a très peu de monde et Nathanaël relâche ma main pour prendre deux bombes quand nous faisons face aux rayons qui m'a tout l'air d'être pour ceux qui aime faire des graffitis.
– Couleur ? lance-t-il en faisant passer les deux bombes dans ses mains.
Il en tient une noire et une bleu électrique.
J'ignore ce qu'il compte faire avec et pourquoi je suis là mais mon regard dévie sur le rayon et les autres couleurs. La bombe de couleur blanche m'attire inexorablement. Ce serait un peu comme retrouver la véritable Léonie sous toutes ces couleurs et pourtant alors que je tends la main pour m'en saisir, mes doigts se décalent en hauteur et attrapent la violette.
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LOVE NIGHT (TERMINÉE)
Любовные романыSourire ne veut pas dire adorer sa vie. Il reste plus qu'une année à tenir avant de dire adieu au lycée. Léonie originaire de Boston a migré à Chicago, abandonnant son père pour rejoindre sa mère et sa belle-mère. Seulement, elle n'est pas la seule...