LOVE NIGHT (TERMINÉE)

Chapitre 40 - Prendre conscience

Léonie

– J'ai besoin d'aide.

Sans même le regarder, je sais que j'ai capté son entière attention. Ca fait quelques minutes que nous nous sommes mis au lit et cette fois-ci, c'est Nathanaël qui se trouve dans ma chambre. Après lui avoir rappelé sa trahison, je n'ai plus rien dit.

Avant maintenant.

Le fait que je réalise, que je prenne véritablement conscience que j'ai besoin d'aide, n'est pas une nouveauté. Mais cette fois, je vais vraiment franchir le pas et demander de l'aide. Seule, je ne m'en sortirai pas. La scarification n'est même plus devenu un exutoire mais une addiction. Ça va mal, c'est cette solution que je choisi et bon sang ! Ce soir, j'allais vraiment me tailler les veines si Nathanaël n'avait pas surgi en hurlant plus fort que la musique mon prénom.

Je ne peux assurément pas continuer sur cette trajectoire, sachant que ça fait seulement deux mois que les cours ont repris.

Et puis s'il n'y avait que ce problème là, mais bien évidemment j'en ai d'autres. Comme mes problèmes de colère ainsi que ma violence imprévisible...

Ça me tue de le dire mais je deviens un véritable danger pour les autres mais aussi envers moi-même.

– Besoin d'aide dans quel sens ? intervient sa voix aux intonations si douces.

Difficile de croire qu'il y a même pas une heure, on était en train de s'engueuler.

J'éprouve toujours de la rancoeur à son égard et il va me falloir un peu de temps pour que je digère sa trahison qui m'a énormément blessée. Bien plus qu'elle n'aurait jamais dû l'être.

Pour la première fois depuis un an j'accordais ma confiance et comme je l'avais prédit, le coup de couteau est tout de même arrivé... Il s'est fait attendre pendant que je me faisais manipuler et maintenant, j'en viens à me demander depuis combien de temps ce stratège était prévu et si tout ce qui s'est passé entre nous était dans son plan tordu juste pour pouvoir me piéger plus facilement...

Je lâche un profond soupir.

– Dans le sens avec des spécialistes... Qui s'occupent des personnes comme moi... je m'entends lui répondre.

Peu importe ce qu'il avait prévu de faire avec moi... Pour le moment, la seule personne sur laquelle je dois me focaliser c'est moi. Un pas après l'autre. Une chose à la fois. Mais je ne laisserai plus jamais Aurélia et tout Boston High me faire davantage tomber. Non, je vais prendre les choses en main, aller me faire soigner parce que je ne peux pas vivre ainsi.

Cependant, il y a encore tout un monde entre le penser et le dire puis vraiment le faire. Surtout que j'ai beau dire tout haut ce que je pense tout bas, je suis juste morte de trouille.

– Et les parents ? Comptes-tu tout leur dire ?

Question plus que légitime bien qu'elle m'angoisse comme pas possible. Si je me décide à vraiment faire tout ce que je suis en train de dire, il va me falloir l'autorisation d'un adulte. Je sais qu'à un moment ou un autre, je vais devoir tout révéler à nos mères et aussi à mon père. Je sais que ça va les anéantir. Pire encore, ils seraient capables de rejeter la faute sur l'autre et alors ça n'en finirait jamais.

– Je ne sais pas, je souffle. J'appréhende leurs réactions...

Dans l'obscurité de ma chambre alors que nous sommes tous les deux sur le dos à observer sans vraiment le voir le plafond, je sens sa main qui vient chercher la mienne le long de nos corps allongés. Et j'ai beau le détester pour le coup foireux qu'il m'a fait plus tôt dans la soirée, mon corps semble s'en foutre complètement car au contact de ses doigts qui effleurent les miens, ce traître se met à se couvrir de frissons.