LOVE NIGHT (TERMINÉE)

Chapitre 31 - Complications

Léonie

C'est contre un torse à la chaleur communicante et contre un cœur aux battements lents et réguliers que j'ouvre doucement les yeux. Inutile de détailler toute cette drôle de situation pour savoir que le bras de Nathanaël m'entoure comme un cocon protecteur.

J'observe les doux traits de son visage alors qu'il dort encore profondément. Pendant la nuit, ses cheveux bouclés se sont éparpillés un peu partout sur l'oreiller et quelques unes ont glissées en travers de son front.

En parlant de cette nuit, les évènements qui ont eu lieu hier soir me reviennent petit à petit. Que ce soit de mon cauchemar qui a réveillé de vieilles craintes autant que ce qui s'est passé dans cette chambre.

Il m'a embrassé et au lieu de partir d'ici au plus vite, je suis resté et je l'ai moi aussi embrassé. Pourquoi? Parce que je ne savais pas comment réagir au fait qu'il tient absolument à voir ma véritable couleur de cheveux. Alors peut-être que nos lèvres se sont rencontrées que dans le but de le faire taire. Ouais, je crois à ce mensonge et alors ?

L'aube commence à se lever et je n'ai aucune envie de sortir d'ici. Que ce soit de cette chambre ou même de ce lit.

Et puis... Il est beau. J'ai l'impression que ce garçon est descendu de son royaume dans les nuages pour me venir en aide. Nathanaël à toutes les qualités requises d'ange gardien. Non que je connaisse véritablement les qualités demandées. Ce que je sais en revanche, c'est que jamais je ne me suis sentie aussi bien et apaisée en présence de quelqu'un. Une personne qui sait toute la vérité que même mes parents ignorent.

Pire ou mieux, je ne sais pas mais il demande en plus à voir cette vérité. A me voir, moi, réellement telle que je suis depuis toujours. Et j'ai peur, putain. Peur que tout ne soit au final qu'un rêve et que lui aussi rejoint le camp ennemi en me tournant le dos.

Je suis déjà en train d'imaginer comment ce serait avec mon demi-frère sous le même toit, en tant qu'ennemi et pour une raison inconnue, cette option fait atrocement mal. C'est comme si au même instant que j'y songe, une tierce personne me portait un coup de couteau en plein cœur et le retournait dans la plaie inlassablement.

Tout mais pas ça.

Il est mon seul allié, mon seul véritable ami. Je ne pourrai pas perdre ça aussi...

– A peine réveillée et déjà tu cogites à fond, marmonne tout à coup sa voix endormie.

Je tressaille et lève la tête vers lui, mais il a toujours son bras posé sur ses yeux que je devine fermé. Pourtant, lui aussi est à présent réveillé, je le sais.

Je le sens. Et ce que je sens n'est pas une simple intuition. Je le sens vraiment. Ca appuie contre ma cuisse qui pour je ne sais quelle raison est en travers de la sienne sous la couette.

Je crois qu'on appelle ça une érection matinale. Je n'ai pas eu assez d'expérience avec mon unique ex de même pas une semaine pour être habitué à ça. Alors comme l'idiote que je suis, je me fige, ne respirant même plus.

Seulement, Nathanaël à demi-endormi et à demi-réveillé, bouge et cette bosse chaude que je sens contre ma cuisse s'appuie davantage encore et un gémissement m'échappe avant que je ne pose aussitôt les mains sur ma bouche.

Cependant trop tard car il se redresse d'un coup, les yeux grands ouverts et doit sûrement faire face à mon expression hébétée d'idiote de première catégorie. Mon Dieu, j'ai honte.

– Merde, désolé pour.. Ca, grommelle-t-il mais j'écoute à peine, mes yeux bien trop occupés à admirer la couette qui glisse sur son torse nu avant de s'arrêter au-dessus de la ceinture.