Chapitre 48 : Rose

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"Nous ne sommes jamais aussi mal 

protégés contre la souffrance

que lorsque nous aimons"

Sigmund Freud.



Jeudi 20 août 2015

C'est le bruit des oiseaux à travers la fenêtre ouverte et la caresse d'une paume calleuse sur mon épiderme réactif qui me réveillent en ce chaud matin d'août. J'ai réintégré ma chambre à coucher au loft et Jack est resté près de moi, tel un chevalier servant. J'adore quand il se sacrifie... il fallait qu'il s'assure que cette première nuit se passe sans encombre.

Je souris, incapable de prolonger plus longtemps la feinte de mon endormissement.

Ses lèvres cajolent déjà la peau tendre cachée derrière le lobe de mon oreille. Je frissonne de plus belle tandis qu'il écarte une mèche de mes cheveux pour butiner ma bouche. J'ouvre enfin les yeux qui rencontrent les siens, incandescents. La luminosité m'indique qu'il doit être facilement plus de 8 heures, mais il est encore là alors que normalement, à cette heure, son atelier s'anime déjà.

— Salut toi.

— Salut.

Son nez caresse le mien et ses lèvres viennent taquiner les miennes sans jamais en prendre possession. Il attise mon désir et, se redressant complètement, vient frotter son entrejambe plus que réveillé contre mon sexe encore sensible de nos ébats de la veille. Mon désir, loin de s'étioler, reprend de plus belle, enflammant toutes les terminaisons nerveuses de mon corps. Au-dessus de moi, les iris gris de Jack brillent de mille feux. Il a cessé ses baisers et nous nous fixons, communiquant en silence tout le bien-être d'être ainsi, ensemble, prêts à laisser fusionner nos corps et nos âmes.

Jack bascule son bassin contre moi et je sens son corps trembler tant il contient son désir pour moi. D'un baiser, je recule et le fixe dans les yeux, un peu nerveuse de la proposition que je m'apprête à lui faire.

— J'ai envie d'essayer sans rien entre nous Jack...

Ma proposition n'a rien d'une folie. Lors de mon hospitalisation, j'ai demandé à faire des examens pour m'assurer que tout allait bien et Jack en a fait autant. Et j'ai démarré une contraception. Rien ne nous retient plus désormais de nous aimer sans limites.

Il me scrute avec insistance, comme paralysé par ma demande, mais ne prononce aucune parole.

— Jack ? Si c'est trop tôt ou si... laisse tomber... je...

— Non, non, excuse-moi, tu m'as pris par surprise, mais c'est que j'ai jamais... c'est une première pour moi.

— Alors dans ce cas on est ex aequo.

— ????

— Toi aussi tu m'offres une de tes premières fois...

Son sourire me répond et le mien s'illumine au moment où d'un mouvement de bassin il fusionne nos corps enflammés. La combustion n'en est pourtant qu'à ses débuts, car mon ventre suit le sien, accompagnant et amplifiant ses mouvements délicieux pour l'un comme pour l'autre. Nos yeux restent aimantés, nos soupirs et gémissements synchronisés. Nous n'avons jamais fait l'amour avec une telle intensité alors que nos mouvements restent langoureux. Je sens mes entrailles devenir aussi chaudes que de la lave en fusion et Jack halète de plus en plus fort. Sans lâcher nos regards, nous saisissons la volupté qui se diffuse dans nos corps au moment où nos lèvres nous permettent d'aspirer la jouissance l'autre.

A l'encre de ton coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant