CHAPITRE QUARANTE.

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Ses mains attrapaient mes hanches et pressaient mon corps violemment contre le sien. Ses lèvres parcouraient mon visage, mon cou, ma clavicule, mon épaule... Laissant derrière elles des traces invisibles mais indélébiles sur ma peau. Des mots salaces résonnaient dans mes oreilles comme une mélodie dévastatrice, son haleine alcoolisée accaparant mes sens et le goût salé de mes larmes s'écrasant aux coins de mes lèvres me maintenait dans cette réalité que je voulais fugace. Mes nombreuses supplications restant sans réponses de sa part. Comme si j'ouvrai la bouche, mais que rien n'en sortait. Comme s'il n'entendait rien. Comme si.

*

Je séchai d'un revers de la main les larmes qui coulaient d'elles même sur mes joues et repliai mes jambes contre mon torse. Mon rythme cardiaque et mon corps tremblant mirent du temps à se calmer et ma tête me faisait mal.

Dès lors que mes paupières se refermaient, essayant de finir ma nuit, les mêmes scènes m'assaillaient. Ces images identiques qui consumaient petit à petit mes heures de sommeil depuis plusieurs semaines.

Tu n'es que faussement parfaite.

Plus personne ne voudra jamais de toi.

Tu es salie à jamais.

Je secouai la tête de gauche à droite en bondissant hors du lit.

-Tais-toi ! Me criai-je à moi-même en tirant sur mes cheveux. LA FERME !

La porte de la chambre s'ouvra d'un violent coup de pied tandis que je luttai contre moi-même.

-Ce-ce n'était pas ma faute, murmurai-je entre deux sanglots, assise à même le sol.

-Qu'est ce qui se passe, putain ? Cria une voix rauque.

Je tournai vivement la tête et vis Caleb, brandissant son arme. Ses yeux glacials se posèrent sur moi et s'écarquillèrent. Il se précipita en ma direction.

-Qu'est ce qui s'est passé ? Tu es blessée ?

Il m'assailli de question en se laissant tomber près de moi. Je plantai mes yeux pleins de larmes dans les siens.

-Arabella, putain, ses mains se posèrent sur mes épaules mais je sursautai, il les retira alors. Dis-moi ce qu'il y a.

Personne ne voudra jamais de toi. Encore moins lui.

Surtout pas lui.

Je poussai un cri de rage en me levant et tirai davantage sur mes cheveux.

-Arabella arrêtes-

-TAIS-TOI, hurlai-je à la voix qui ne cessait pas un seul instant dans mon esprit.

-A qui tu parles ?!

Mon corps entier fût pris de violents tremblements. J'étais comme dans un épais et sombre brouillard, dissimulant mes peurs, mes regrets, mes remords, mes insécurités... et, surtout, les démons de mon passé.

-Ce n-n'était pas ma faute ! Hurlai-je en reportant mon attention sur Caleb.

-Dis-moi de quoi tu parles, me dit-il d'une voix la plus sereine possible.

C'est

Ta

Faute.

ARABELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant