-Quoi ?
Je le regardai, hébétée, avant de me relever.
-Je t'ai demandé de te déshabiller. Maintenant. Je veux voir s'il y en a d'autres.
-Hors de question, répondis-je.
-Je veux simplement voir à quel point tu es blessée.
-Je ne suis pas blessée ! Ce ne sont que des hématomes. Et, en plus, Enzo y a déjà jeté un œil.
Ses sourcils se froncèrent et son regard s'assombrit soudainement.
-Arabella, je ne te le redemanderais pas une nouvelle fois. Tu ferais mieux de me rassurer et de me montrer ces putains bleus avant que je casse la gueule de tous ceux qui sont responsables de-
-Si tu veux absolument que quelqu'un se déshabille devant toi, tu n'as qu'à demander à Jay, puisqu'avec elle tu n'es jamais déçu. Je suis certaine qu'elle le fera avec plaisir pour toi !
Je venais de lui cracher ces paroles à la figure tel un serpent aurait craché son venin. Je ne parvenais plus à conserve ma haine au fond de moi. Elle avait besoin de sortir. J'avais besoin qu'elle sorte.
Caleb se contenta de me regarder, silencieux. Il l'avait mérité et il le savait, voilà pourquoi il ne surenchérissait pas. Je m'approchai de lui et plantai mes yeux dans les siens avant de poursuivre.
-Je te déteste. Tellement. Ma haine pour toi est si forte qu'elle me ronge de l'intérieur, Caleb putain de Baker.
J'observai sa mâchoire se contracter fortement et ses poings se serrer le long de son corps. Je voulais qu'il ait mal comme moi j'avais mal. Je voulais qu'il partage cette haine qui me consumait. Il en était l'origine. Et elle bouillonnait aussi en lui, je le savais.
-Tu m'as bousillé la vie putain, explosai-je. Je te hais, je te déteste tellement, lui dis-je alors que les larmes emplissaient mes yeux. Et pour répondre à ta question, M. Baker, continuai-je en insistant sur son diminutif. Oui, tu m'as perdue.
Il ne répondit rien et quitta subitement la pièce en faisant voler une chaise qui se trouvait sur son passage. Je portai mes mains sur mes oreilles lorsque l'objet se fracassa contre un mur, puis me recroquevillai pour laisser mes larmes couler librement.
Mon répit ne fût que de courte durée, puisque lorsque j'entendis des cris venant de la pièce de vie, je me précipitai hors de la salle d'entraînement.
-Qui s'est battu contre elle ?! Hurla la voix rauque et éraillée du tatoué.
-Tu m'as demandé de l'entraîner !
Une main attrapa mon poignet, alors que j'allais passer l'entrée de la cuisine. Je levai les yeux vers son propriétaire et les cheveux blonds en batailles d'Eli m'apportèrent un certain réconfort.
-Règle numéro une : ne jamais se mêler des disputes de famille.
-Mais-
-Même si tu es le sujet de cette dispute, insista-t-il.
J'acquiesçai en silence tandis qu'il enroula mes épaules d'un de ses bras.
-De l'entraîner, bordel ! Pas d'essayer de la tuer !
-Tu m'as explicitement dit qu'elle devait être prête à toute éventualité ! Tu ne seras pas toujours là et tu le sais-
-Qui ?
Un silence de quelques secondes se fit entendre, puis Sam reprit la parole.
-Rafael.
Caleb lâcha un rire rauque qui me fit frissonner. Il n'était pas amusé du tout.
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ARABELLA
RomanceLorsque son grand frère disparaît deux ans plutôt, le monde d'Arabella se fige. Contrainte par ses parents à faire bonne figure, elle se noie petit à petit dans un océan de questions et de ressentis vis à vis de cet événement bouleversant. Alors qu'...