Cette affaire de fausse monnaie fit l'effet d'un coup de canon dans la ville.
Chacun se réveilla en apprenant avec stupeur ce qui s'était produit la veille. L'inspecteur de police avait arrêté une bande de faux-monnayeurs. M. Martineau servait d'intermédiaire entre les trafiquants et l'usine de M. Madeleine.
M. Martineau était un des plus anciens transporteurs de la ville.
Jamais, on n'aurait pu imaginer un tel homme respectable et respecté plongé dans l'illégalité.
Javert se promit de récompenser le Père Fauchelevent, le vieillard avait aiguillonné le policier vers ce suspect tout particulièrement mais sans preuve tangible, l'inspecteur n'avait rien pu faire contre Martineau.
Un notable, une fois de plus.
Et monsieur Madeleine, le maire en personne, avait été entendu à titre de témoin !
" Vingt ans de bagne qu'il risque, jetait une voix sur le marché.
- Mon Dieu ! Et madame Martineau ?
- Je plains surtout les enfants ! Pauvres petiots ! Qu'est-ce qu'ils vont devenir ?
- Dieu seul le sait !"
" On dit que monsieur Madeleine a parlé de protéger la mère de ce pauvre Mollard !, racontait-on dans un autre étal du marché.
- C'est vraiment un brave homme que Monsieur Madeleine ! Et ?
- Et rien ! L'inspecteur a été bien cruel !
- Misère. Quelle histoire !"
" Il doit être content de lui, le gitan, osa cracher une troisième voix, perfide et venimeuse.
- Oui. Un tel homme avec un tel pouvoir ! Quel scandale !
- Figurez-vous que même monsieur le maire a demandé la clémence mais il n'a rien voulu entendre !
- Un gitan ! Et osez soupçonner monsieur Madeleine ! Notre maire ! Vous allez voir, il va mettre les choses en ordre, croyez-moi !"
Javert contemplait tout cela depuis la fenêtre de son bureau. Il les voyait, tous et toutes, parler de lui et de ce qu'il s'était passé.
Il était épuisé par sa longue nuit. Des heures à interroger, palabrer, prouver...et même se justifier. Pour finalement qu'on lui donne raison !
Monsieur l'adjoint du maire avait regardé Javert une bonne partie de la nuit, impressionné par le chef de la police. Magnier était aussi énervé de ne pas avoir été informé.
Javert n'était-il pas un chien à leur botte ?
Et cependant, l'inspecteur avait été écouté et obéi.
Monsieur Martineau et ses employés allaient être déférés devant un juge à Arras. Le convoi partirait le lendemain accompagné par le chef de la gendarmerie et le chef de la police.
Javert avait gagné !
Peut-être cette affaire serait-elle enfin la clé de la liberté ?!
Le matin-même, à peine terminé la paperasse, Javert, accompagné de ses inséparables gendarmes, avait visité la glacière de Mme Mollard pour y trouver plusieurs bourses, joliment emballées dans une caisse de l'usine.
Donc le contremaître n'avait pas menti sur ce point.
Mais pour le faux-monnayeur, Javert n'avait rien. Peut-être à Arras..., il trouverait le bout de la piste ?
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Montreuil
FanfictionEt si nous revenions à Montreuil-sur-Mer ? Souvenez-vous ! Il y a la mairie et juste en face le commissariat. Il y a M. Madeleine, alias Jean Valjean, et l'inspecteur Javert. Il y a un terrible jeu du chat et de la souris... Ecrit en collaboration a...