ZoRa Highschool

Chapitre 31

Zara sentait que ses jambes ne tiendraient pas longtemps, mais elle se força à rester debout, alors que Zorro avançait avec les deux policiers vers la porte. Tout se passait lentement dans la tête de Zara. Elle entendait les pas de son petit ami résonner dans ses oreilles, et chaque pas qu'il faisait l'éloignait d'elle. Elle avait l'impression de reculer elle aussi, mais elle devina que c'était surtout qu'elle n'était pas loin de tomber par terre, évanouie. Elle s'était promise de le sauver. Pourquoi n'y était-elle pas arrivée ?

« ATTENDEZ !! Ne l'emmenez pas ! Nous avons un mandat !! »

Zorro s'arrêta, et Zara revint soudainement à la réalité. Elle se tourna vers la source de la voix. C'était... le juge, plusieurs personnes que l'adolescente ne connaissait pas, ainsi que... Mlle Domino ?

Le juge se précipita vers les policiers et leur présenta plusieurs papiers, tandis que Mlle Domino et les autres personnes s'approchaient du groupe. La femme aux cheveux blonds était en tête du groupe et semblait bizarre. Elle n'était pas sûre d'elle, hautaine, comme Zara avait pu la voir en cours de français. Mais que faisait-elle là ? Un membre des inconnus donna un coup de coude à Mlle Domino, qui se racla la gorge et s'expliqua.

« Bonjour à tous... Je... Nous sommes ici pour libérer Mr Roronoa. En fait... Nous sommes les jurés de son procès. Et... Je ne l'avais dit à personne mais... Mr Shiro était... mon amant. »

Mlle Domino baissa la tête. Elle était vraiment gênée de révéler tout ça à priori. Mais Zara n'avait presque pas besoin de savoir la suite. Si Mlle Domino aimait le professeur de sport, et qu'elle était juré au procès de Zorro... Alors tout devenait clair sur les raisons du choix de l'exécution. Elle s'avança pour aller planter son poing dans le visage de la professeur de français, mais Trafalgar se jeta presque sur elle pour l'attraper dans ses bras et la serrer pour pas qu'elle puisse bouger.

« Du calme, laisse la finir avant de te précipiter. » lui chuchota t-il à l'oreille.

« Personne n'était au courant de notre relation, alors quand j'ai appris qu'il était mort, et qu'on m'a envoyé une lettre pour être juré, j'ai tout de suite accepté. Je voulais le venger, même avec ce qu'il vous avait fait. Alors j'ai travaillé en cachette avec sa sœur, Mlle Shiro, et nous avons monté tout un plan pour être sûres que Zorro puisse mériter la plus haute punition. Et j'ai aussi réussit à mettre dans mon camp les autres jurés, en leur disant des mensonges. Et nous avons voté la peine de mort. »

Elle s'arrêta un peu. Elle était bouleversée. Zara, elle, bouillonnait et n'avait qu'une envie, c'était de refaire le portrait de Mlle Domino.

« Mais un des jurés a découvert mes mensonges lorsque j'ai fait tomber un dossier avec tous mes plans, et il a retrouvé les autres jurés pour les faire changer d'avis, je n'étais pas au courant. Lorsqu'il les a tous retrouvés, ils sont venus me voir et m'ont fait changer d'avis, car ils ont pu voir que Zorro était une personne bien, et non un meurtrier. Alors nous sommes allés à la police, et nous avons tout fait changer. Roronoa est libre. Il a été acquitté. »

Les autres membres des jurés, derrière elle, semblaient satisfait. L'un d'eux s'approcha de Zara.

« Nous sommes désolés de vous avoir mis dans cette situation, nous sommes arrivés juste à temps à priori. J'espère que vous vivrez heureux, vous le méritez. »

Trafalgar relâcha doucement Zara, qui s'était calmé. Acquitté ? Libre ? Elle avait du mal à réaliser maintenant. Jusqu'à ce qu'elle entende le bruit des menottes qui s'ouvrent. Elle se tourna vers Zorro, qui regardait ses poignets avec une drôle d'expression. Le policier lui enleva aussi le détecteur attaché à sa cheville, qui permettait de savoir où était Zorro et s'il était sorti de son périmètre de semi-liberté pendant les deux mois passés. Une fois qu'il fut enlevé, Zara commença à réaliser qu'il était libre. Vraiment libre. Il se tourna vers elle et leurs regards se croisèrent. Ils reflétaient les mêmes émotions. Indescriptibles, mélanges de dizaines de sentiments, mais ils ressentaient la même chose. Les jambes de Zara faillirent céder, mais cette fois-ci elle n'eut pas besoin de résister très longtemps. Elle se mit à courir, courir, rattraper le temps qui était passé si lentement quand il s'éloignait d'elle, et elle sauta dans ses bras.