Prologue

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Le coeur battant, elle observait le corps inerte devant elle. Sous la lumière des bougies, il était d'une couleur parfaitement macabre.

L'espoir de tout un peuple. Cet homme pouvait sauver des millions de personnes, comme en tuer des milliards s'il le voulait.

Les muscles de l'homme tressautaient, il semblait sur le point de se réveiller mais il n'y arriverait pas seul. C'était à elle de le faire. Seulement, était-ce le bon moment ?

— Fais-le, ordonna une vieille femme. Je n'ai plus la force mais toi, tu le peux.

Sa grand-mère possédait le même don qu'elle mais était trop âgée pour l'utiliser. Ce dangereux devoir lui revenait donc à elle.

— Amaria, siffla sa grand-mère.

— Et si ce n'était pas le moment ? Demanda-t-elle d'une voix tremblante. On pourrait déclencher la fin du monde !

La vieille femme ne répondit pas, elle aussi était terrifiée. L'homme tressauta de nouveau et Amaria se mordit la lèvre.

L'espoir de tout un peuple.

Ou la destruction du monde.

Un souffle tremblant sortit de sa bouche et elle posa ses mains sur la poitrine de l'endormi. Ses yeux se fermèrent et elle retint son souffle. Son cœur se pinça violemment et son estomac se tordit. Elle avait envie de vomir, de crier, de s'enfuir.

Elle sentit ses pouvoirs quitter le corps de l'homme et lorsqu'elle finit, elle recula de plusieurs pas. Elle regarda sa grand-mère qui priait les Dieux et elle eut peur que le monde disparaisse. La respiration saccadée, elle ne lâchait pas le corps des yeux, s'attendant au pire.

Qu'avait-elle fait ? Qu'avait-elle fait ? Avait-elle amené le monde à sa perte ?

Était-il trop tôt ?

Soudain, l'homme prit une grande inspiration. Les deux femmes cessèrent de respirer, leurs coeurs avaient cessé de battre et leurs corps demeuraient immobiles. Plusieurs secondes passèrent dans un lourd silence avant que les flammes des bougies se mirent à bouger étrangement et une à une, elles s'éteignirent.

Amaria retint un cri lorsqu'elle s'allumèrent toute d'un seul coup. D'une flamme bien trop puissante, elles menaçaient de mettre le feu à la petite maison. Mais tendit que les deux femmes observaient le feu, l'homme bougea légèrement.

Ses yeux s'ouvrirent sur des émeraudes remplis de haine.

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