17. Ouvrir les yeux

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Elle entendait le bruit des épées et des gémissements de douleurs et priait les Dieux afin que ces souffrances ne viennent pas de son camp.

Elle sursauta en entendant la porte de sa chambre claquer contre le mur, sa main se porta à sa bouche, espérant étouffer le moindre bruit. Les gouttes salées de ses yeux coulaient abondamment le long de ses joues et son corps tremblait tellement qu'elle avait peur de perdre l'équilibre.

Elle recula d'un pas chancelant, se collant au fond du placard.

— Ileanaaaa, murmura une voix grave.

Elle sursauta violemment. Comment connaissait-il son nom ? Son cœur battait la chamade et sa respiration devenait incontrôlée.

— Ileana, résonna de nouveau cette voix.

Soudain, la porte du placard s'ouvrit et un cri s'échappa de sa bouche. Un homme souriait de sa trouvaille et il attrapa ses chevilles, la faisant tomber en arrière. Elle essaya de s'accrocher à tout ce qu'elle pouvait, ses ongles griffant le bois. Ses doigts butèrent sur un objet pointu qu'elle attrapa pile avant que l'homme ne la sorte du placard, glissant ses doigts de métal sur sa joue mouillée.

Elle resserra ses doigts sur son arme et s'apprêta à s'en servir lorsque l'homme s'arrêta tout d'un coup. Il la regarda avec sérieux, la prenant au dépourvu.

— Réveille-toi, Ileana ! Résonna la voix.

Ses yeux s'ouvrirent, son cœur battait violemment dans sa poitrine, ressentant le danger autour d'elle sans le voir à cause de la pénombre. Un poids était sur elle et elle comprit que le cauchemar n'était pas fini. Elle sentit la dague dans sa main et elle échangea les positions avec l'homme qui lâcha un son d'étonnement.

Assise à califourchon sur lui, elle leva son bras avant de l'abaisser pour toucher sa poitrine. L'homme réagit de suite et posa ses mains sur la sienne, essayant de la repousser.

— Ileana ! S'exclama-t-il. C'est moi !

Elle fronça les sourcils : elle connaissait cette voix.

Non, on essayait de la piéger. Il fallait qu'elle le tue ou c'est elle qui mourra. Elle força dans ses derniers retranchements et la lame commença à descendre vers sa cible. Encore un peu.

— Que t'arrive-t-il, bon sang ? S'exclama la voix grave sous elle. C'est moi, mon ange. Tu vas finir par me tuer !

Mon ange ?

Lance ?

La blonde écarquilla les yeux. Elle n'était plus en train de rêver. Elle était au camp et ce n'était pas son bourreau, mais Lance.

Elle retira vivement son arme qu'elle jeta sur le sol.

— Lance ? murmura-t-elle.

— Oui, grogna le brun en soufflant un bon coup.

Elle se laissa tomber sur lui, s'excusant plusieurs fois. Il passa un bras dans son dos, ses doigts traçant des formes. Leurs cœurs battaient à l'unisson, et leurs souffles étaient tous deux erratiques.

Bon sang, elle avait failli le tuer !

— Désolée...

— Je suis là, répondit-il. Que s'est-ce qui s'est passé ?

Elle enfonça son nez dans la nuque du brun, son odeur l'apaisant plus qu'elle le devrait.

— Je... j'ai cru que tu étais... lui.

Elle le sentit se tendre sous elle, ses doigts remontèrent jusqu'à sa tête, massant son crâne. Un souffle tremblant sortit de la bouche de la blonde, personne ne l'avait jamais rassuré de cette façon.

DaerakiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant