14. Couronnement

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Les mains attrapèrent ses chevilles et la firent glisser sur le sol. Elle hurlait, appelant à l'aide mais personne ne semblait l'entendre. L'œil de l'homme saignait abondamment et son visage était difformé par la colère. Une de ses mains la tenait fermement par la taille et l'autre se posa sur son ventre. Avec colère, ses doigts griffèrent sa peau.

La petite fille criait mais il ne s'arrêta pas, tout au contraire, il continua et fit bien pire. Les lames, qui lui servaient de doigts, transpercèrent sa peau, faisant couler son sang. La douleur était insupportable pour la jeune fille âgé d'à peine six ans. Elle était terrifiée, se demandant si elle allait mourir

Elle hurla quand les doigts s'enfoncèrent plus encore et quelque chose sembla sortir d'elle. l'homme tomba violemment sur le dos et se cogna contre l'armoire encore ouverte. La blonde pleurait en le regardant et en voyant le sang couler sur le sol, elle fut rassurée. Elle ne comprenait pas ce qu'elle avait fait mais elle comprit qu'elle était saine et sauve.

Ileana se réveilla en sursaut. La respiration saccadée, elle attrapa la dague sous son oreiller et se rassura en la voyant. Elle allait bien. Elle était en sécurité. Elle se remémora les hommes qu'elle avait tué la veille et grimaça. Elle essayait de ne pas y penser, de ne pas sombrer dans les regrets.

Elle se leva avec un bruit étouffé. Son corps souffrait toujours du combat qu'elle avait mené. Elle n'y fit pas plus attention, habituée aux courbatures des entraînements, et sortit de sa tente. La nuit commençait à prendre fin, et le jour commençait à se montrer.

Quelques jets d'une lumière orangée apparaissaient dans le ciel, éclairant directement le fin tissus des tentes. La lumière n'était pas assez puissante pour reveiller le camps pourtant, Ileana savait que dans quelques minutes, la moitié du camps sera levée.

La blonde voulait profiter de ce calme avant que tout s'anime et s'accélère. Elle regarda autour d'elle et remarqua une silhouette sur la colline qui surplombait le campement. Après plusieurs secondes, elle la reconnut. Elle hésita avant de se mettre en marche.

Elle le vit de dos, il ne semblait pas l'avoir entendu. Elle soupira avant de combler la distance qui les séparait et s'assit à côté de lui. Il ne tourna pas la tête pour voir de qui il s'agissait et elle ne le regarda pas non plus. Ses yeux étaient restés émerveillés face au levé du soleil. Son souffle se coupa devant tant de beauté. Elle avait déjà vu le soleil se lever depuis la fenêtre du château mais ce n'était rien comparé à ce spectacle.

Ils restèrent là, silencieux, admirant les couleurs du ciel. Ce, jusqu'à ce que la blonde commence à se triturer les doigts, mal à l'aise.

— Tu avais raison, dit-elle soudainement.

— Tu me tutoies maintenant ? demanda-t-il sans un regard.

Elle se tendit, se rendant compte de ses mots. Elle qui le reprenait à chaque fois qu'il le faisait, quelle idiote ! En entendant tout le monde se tutoyer, elle avait commencé à prendre cette mauvaise habitude.

— Pardon, je ne-

— Non, continues, dit-il avec un léger sourire. Surtout si c'est pour me dire que j'ai raison.

Il se tourna vers elle et elle fit de même. Le brun retourna vite la tête, se grattant la gorge nerveusement.

— À quel sujet ? Demanda-t-il.

— À propos de ma mère, souffla-t-elle en baissant le regard. Elle était au courant. Tu te rends compte ? Elle était au courant pour mes dons et pour le poison. Elle m'a laissée faire...j'aurais voulu...pourquoi n'est-elle pas venu me dire que tout allait bien se passer ? Que peut importe qui j'étais, je restais la même ? Que le peuple m'accepterait tel que je suis parce que je suis leur princesse ?

DaerakiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant