Daeraki

07. Trahison

— Change-toi avant, bien que j'apprécie cette robe, tu ne-

— Quand est-ce que ça va rentrer dans votre tête ? Ne me tutoyez pas, cracha-t-elle en s'éloignant de lui.

Elle se recula en le jugeant du regard alors que celui-ci abordait un visage amusé, comme toujours.

— Je vais la refaire. Il serait mieux de vous changer, votre imminence, parce que dans cette robe vous ne passez point inaperçu. C'est même le contraire votre sainteté, vous attirez le rega-

— Cela suffit, le coupa-t-elle en essayant de cacher son début de sourire.

Elle se reprit bien assez vite et se remit droite, l'image de sa mère lui revint en tête et elle se dit qu'elle devait lui ressembler à ce moment-là.

— Je refuse de vous aider. Je refuse de trahir une nouvelle fois mon royaume.

— Je vous en prie, soupira-t-il en levant les yeux au ciel. Vous savez ce que réserve votre royaume aux miens et je n'ose imaginer ce qu'ils ont prévu de faire de Davina. Vous avez dit vous-même que vous vouliez arrêter cette guerre.

— Je ne...Pourquoi ne pas le faire seul ?

— Impossible, même habillé en garde, c'est bien trop dangereux. Vous êtes la princesse par conséquent j'ai besoin de vous.

Elle hésita. Il avait l'air d'avoir sincèrement besoin d'aide. Si elle l'aidait, cela pourrait marquer le début de la fin de cette guerre. Elle aurait la confiance des Daeraki ainsi que celle de son peuple. Elle ne dit rien mais partit vers son coffre. Le brun la suivait des yeux, se demandant ce qu'elle faisait. Elle sortit une robe sombre et Lance sourit.

— Ne vous avisez pas de dire quoi que ce soit. Vous me laisserez faire, ordonna-t-elle derrière ses paravents.

— Je ne peux vous le promettre, répondit-il avec amusement.

Elle leva les yeux au ciel et sorti, revêtant à présent une légère robe noir. Celle-ci était accompagnée de motifs en forme de lys doré et avait un décolleté plongeant qui ne passa pas inaperçue au brun. La princesse toussa pour attirer son attention, les sourcils relevés.

— Toutes vos robes sont si...peu couvertes ? Dans mon temps-

— Assez discuté, je croirais entendre ma mère. Allons-y, ordonna-t-elle en se dirigeant vers la sortie.

Ils marchèrent dans les couloirs illuminés grâce aux bougies et la princesse priait pour pouvoir partir sans problème. Mais alors qu'il ne leur restait plus que deux couloirs avant les cachots, ils en croisèrent un, et le pire d'entre eux. Elle s'arrêta immédiatement, le brun la suivant maladroitement.

— Qu'il y a-t-il ? grogna-t-il.

Ileana regardait son fiancé batifoler avec une autre femme. Celle-ci était contre le mur et Arhen jouait avec ses cheveux long tout en lui murmurant des mots qui semblaient les amuser.

— Cela aussi est nouveau... Avez-vous tous des amants ? lui murmura Lance dans son oreille.

— Taisez-vous, siffla-t-elle avant de s'avancer.

Elle fit exprès de faire du bruit, claquant ses talons contre le sol et cela marcha. La femme se retourna vers elle et blanchit à vu d'œil.

— Je vois que vous avez reçu un beau cadeau d'anniversaire, dit-elle froidement.

Arhen se crispa avant de se tourner lentement vers elle. Ileana le regardait sans émotion, quoi qu'un peu de dégoût y figurait.

— Ileana, cracha-t-il.