13. Retrouvailles et Adieux

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Ses mains attrapèrent la rambarde, elle souleva son corps jusqu'à pouvoir poser ses pieds sur sol du balcon et elle expira bruyamment. Elle n'avait pas fait autant d'exercices depuis longtemps. Elle se reprit rapidement et s'avança jusqu'à la porte vitrée et regarda à travers. Personne.

Comme prévu, la porte n'était pas fermée à clé. Qui entrerait par là ? se demanda-t-elle ironiquement.

Elle repensa à Lance qui entrait et sortait par sa fenêtre mais chassa rapidement l'homme de son esprit. Ils ne s'étaient échangés que quelques mots glacials depuis trois jours et elle n'était pas celle qui ferait le premier pas.

Elle entra dans l'immense chambre et l'observa avec nostalgie. Elle avait l'impression de ne pas l'avoir vu depuis une éternité et elle savait qu'elle ne la verrait pas de si tôt. Elle soupira et s'assit sur une chaise disposée autour d'une petite table. Celle-ci était vide mais elle l'avait connue pleine de pâtisseries et de boissons.

La porte s'ouvrit et la blonde se tendit. Aux aguets, elle se releva, attrapant la dague accrochée à son pantalon. Elle reconnut les cheveux blonds de la femme et s'approcha d'elle silencieusement. Se glissant derrière elle, elle posa brusquement sa main sur les lèvres peintes de la reine. Celle-ci sursauta violemment et un léger cri s'échappa de sa bouche.

— C'est moi, murmura Ileana. Ce n'est que moi, mère.

La reine se détendit immédiatement et la blonde la relâcha. La femme se retourna vivement et enlaça Ileana. Elle s'écarta avant de prendre le visage de la princesse en coupe.

— C'est vraiment toi...oh, mon enfant...Comment as-tu pu t'échapper ? Tu-

— Je ne me suis pas faite enlevée, mais sauvée, mère.

La reine fronça les sourcils, perdue. Ileana lui désigna une chaise d'un signe de tête, et elles s'assirent. Les mains de sa mère attrapèrent les siennes et les serra fortement.

— Erix...Erix a tenté de m'empoisonner. Il faut...il faut que je vous avoue quelque chose. Je...

— C'est à propos de tes dons ? demanda sa mère avec douceur.

— Comment... ?

— Quelle mère serais-je si je n'avais pas remarqué cela ?

Ileana était sans voix. Comment sa mère pouvait-elle être au courant ?

— Dans ce cas, vous devez savoir que ce n'est pas n'importe quel don. Ni père, ni vous n'en possédez, donc ils ne sont pas héréditaires.

— Tu es une des leurs, n'est-ce pas ?

Ileana acquiesça lentement, la peur contractant son ventre mais sa mère n'eut aucune réaction.

— Vous ne devez rien dire, lui dit-elle. Vous ne m'avez pas vu, je suis toujours entre les mains de mes assaillants.

— Vous avez un plan ? Demanda sa mère.

— Je ne peux rien vous dire mais j'ai besoin de votre aide. Nous devons mettre Kenan en sûreté.

La reine inspira longuement, comprenant que ce qui allait se passer serait dangereux et mortel.

— Bien.

— Envoyez-le moi dans les jardins brûlés, près du chêne.

— C'est d'accord. Où comptes-tu le mettre à l'abri ?  

— Chez votre sœur. Elle saura le protéger.

Sa mère acquiesça et elles se prirent de nouveau dans les bras. Ileana n'avait pas beaucoup de temps et elle ne devait vraiment pas se faire voir. Elles se séparèrent, leurs regards remplis d'amour et de regret.

DaerakiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant