27. Privilège de s'enfuir

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Les deux femmes marchaient côte à côte sous les rayons du soleil, tentant de reprendre leur souffle. Leur entraînement avait été plus corsé qu'elles ne le voulaient, bien qu'elles l'auraient bien continué si on ne les avait pas interrompu.

Arrivées devant le portail, plusieurs personnes vinrent les entourer, les protégeant d'un quelconque danger. Elion était déjà présent, se tenant droit en silence. Il se tourna vers Ileana et lui fit un simple signe de la tête afin de la saluer. Elle le lui rendit et vint se placer devant le milliers des Hommes présents.

— Enfin, s'exclama une voix.

Une femme descendit d'un cheval, donnant les rennes à un des hommes. Elle s'avança, un sourire sur les lèvres. Ileana la reconnut immédiatement. Rivia Carmin, la première fille de Seriah et Rodrigue Carmin, héritière des terres de l'Est.

— Nous vous attendions, lui sourit Ileana.

— Ma reine, la salua la jeune femme.

Comme sa mère, elle était d'une grande beauté. Sa peau noire était tachée de légère tâche de rousseur et ses cheveux étaient attachés en de longues tresses. Sa réputation voulait que sa beauté ne soit rien comparée à ses talents guerriers.

— Ma mère et moi sommes allés à l'Ouest, comme vous le vouliez, commença-t-elle. Malheureusement, ils ne nous suivront pas. Alors me voilà avec plus de huit mille soldats et mon mari devrait se mettre en route d'ici quelques jours avec une armée aussi grande que la mienne.

Ileana acquiesça et sourit, fière d'avoir réuni autant d'alliés. Et ce n'était que le début. La rumeur de son mariage se propageait et elle avait déjà reçu quelques réponses. Bientôt, plusieurs familles viendraient, avec des armées toutes plus grandes les unes que les autres pour essayer de la convaincre de les choisir.

— Bienvenue, Rivia.

La femme lui sourit en retour, rejoignit Ileana et ensemble, elles entrèrent dans le camp. Heureusement, les murailles du camp avaient été agrandies, l'armée amie fut amenée vers des emplacements afin d'installer leurs tentes.

— Je ne pensais pas que nous nous réunirions dans de telles conditions, se confia Rivia.

— Il est vrai que cela fait longtemps depuis notre dernière rencontre. Ma cérémonie d'héritière si je ne me trompe pas ?

—Effectivement. Nous ne nous sommes pas rendus à la Cour depuis, nous ne nous serions certainement pas déplacés pour le couronnement grotesque de ce Merikh. Il ne méritait ni votre main, ni le trône, cracha-t-elle. Le couronner ! Lui ?

Ileana gloussa et la remercia. Rivia observa les alentours, scrutant chaque détail.

— Votre fiancé, continua Ileana. Un seigneur du Nord, n'est-ce pas ? Le Nord est réputé pour-

— Tous ne sont pas d'accord avec les Astreilles. Surtout depuis qu'ils ont laissé les Merikhs prendre l'avantage sur eux. Des petits comptes face à leur dirigeant... c'était inadmissible.

— Et vous ? Pourquoi avoir choisi un seigneur ? Vous auriez pu avoir bien plus haut.

Rivia eut un sourire qu'elle tenta de dissimuler sans succès, lorsqu'Ileana comprit, elle gloussa légèrement.

— Nikolaï est bien plus qu'un dirigeant pour moi, avoua Rivia. Il vaut toutes les richesses du monde.

— Vos parents n'ont rien dit ? demanda Ileana, curieuse.

— Père était réticent, mais mère a accepté immédiatement. Elle a dit vouloir mon bonheur et qu'on ne devrait jamais renoncer à l'homme que l'on aime. Peu sont celles qui ont cette chance.

DaerakiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant