Le directeur m'attend de pied ferme.
Avec son sourire de pervers mal baisé ... prêt à me lécher le cul, tellement il est content de me revoir passer les portes de son établissement.
J'ai du mal à comprendre comment un homme comme lui peut être le directeur d'une école aussi prestigieuse. Ici, il n'y aque des fils et filles "de". Des gens qui chient de l'or et éternuent des diamants.
J'exagère à peine . évidemment.
Il est petit, chauve, ventripotent ... si ... Si peu élégant.
Il dégage une odeur musquée, écœurante et sucrée.
Du coup, je ne sais pas s'il a eu la main lourde sur sa bouteille d'eau de Cologne, ou sur son petit-déj ...
À en juger par les gouttes de sueur qui perlent à la naissance de sa calvitie. Je vote pour les deux.
Pour un établissement, qui prône l'excellence et la sophistication, son représentant, ne lui a surement jamais été aussi mal assorti.
Il ouvra les bras, accueillants, souriants. Puis il parcourut les quelques mètres qui me séparaient encore de lui.
- Mademoiselle De Luca! Nous sommes absolument enchantés de vous revoir!
Tu m'en diras tant ...
- Merci.
Un silence gêné passa de lui, à lui seul. Sa présence ne m'incommode pas plus que ça, lui en revanche, ne sait pas par où commencer.
Je le laisse dans sa tambouille cérébrale ...
Sans plus de cérémonie, et voyant qu'il est toujours dans son dilemme interne, je continue mon chemin. Je ne suis pas du genre mal poli normalement. Mais mon envie d'être ici rivalise de peu, avec l'idée d'être dans une friperie un jour de soldes.
Le vide intersidéral.
Je connais les lieux par cœur. Je n'ai pas besoin qu'il verbalise les innombrables mails qu'il m'a déjà envoyés, en trottinant derrière moi.
- Mademoiselle, attendez, je vous pris.
Je capitule, ralenti, j'ajuste un trois quarts dans sa direction, et lui présente mon plus beau sourire de façade.
Mon plus beau sourire de faux cul ...
Face-à-face, nous nous observons quelques secondes, interminable. Il se rappelle soudain que c'est lui qui a quelque chose à me dire, apparemment, ou pas? Et dans une respiration inspirée il enchaina,
- Je sais que les circonstances ne sont pas optimales. De ce fait, nous tenons avec le corps professoral à vous apporter le soutien et l'écoute nécessaire. Nous sommes tous accablés par cette situation. Cependant, il est de mon devoir de vous rappeler que le règlement reste inchangé. Votre tenue n'est pas conforme, mademoiselle.
Je baisse le regard sur mes fringues, un pan de ma chemise ressort de la ceinture de ma jupe.
On souffle ...
Je lui donne mon sac, je ne vais certainement pas le poser par terre, il s'empresse de le prendre, serviable. Je glisse rapidement ma main entre les tissus et réajuste le tout.
Rien ne m'avait manqué ici.
Le Lycée Henri IV, est une école de prestige. Donc ici, tout pue le fric, tout roule sur la bienséance, et tout se joue sur l'image.
Image qui, d'habitude, me concernant était impeccable.
Comme si j'avais le choix.
Nous n'avions pas d'uniformes, mais des consignes vestimentaires très strictes. Pas de "trop court" ou de "trop décolleté", ça, entre autres recommandations. La plupart des restrictions visaient principalement les filles de l'école. On ne sait jamais ... si une demi-cuisse venait à déconcentrer les dignes fils à papa, dans leurs ascensions vers les stratosphères de l'élite européenne ...
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Viens on s'haine.
RomanceAprès plusieurs mois d'absence, Ozanne est poussée à retourner au lycée. Peut on vraiment se sentir, légitime est en sécurité dans un endroit plus dangereux que l'hôpital psychiatrique? Essayer ne lui coute que son âme. Mais Ozanne n'est plus la m...