Neuf. Avant

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(Ozanne juin 2016)

L'année scolaire est enfin terminée, et va savoir pourquoi j'ai accepté de m'inscrire à cette putain de session sportive pour l'été.

Enfin si je sais, ça m'évite de partir dans un pensionnat pour gosse de riches je ne sais où. L'idée est aussi plaisante que de sauter à pieds joints dans le purin.

Les parents ont accepté à contrecœur, seulement parce qu'Emmett aussi est en classe d'été, mais la version chiante du truc. Spécialisation en finance.

Le patriarche a insisté, pour joindre "L'utile à l'agréable". Traduit dans la foulée par mon frère en "La sodomie ce n'est pas mal aussi" ...

On échappe peut-être au pensionnat, en revanche Sandro n'a pas eu d'autres choix que de prendre l'avion ce matin. Il avait plutôt l'air heureux de quitter Paris pour l'été.

Je ne vais pas le blâmer, même si en réalité c'est la meilleure période pour en profiter. La ville se vide de ses habitants, et ce n'est pas les quelques touristes qui viennent flâner dans la capitale qui suffisent à remplir les rues.

Le deal n'est pas dégueu non plus. En vrai, mes parents auraient pu me proposer une spécialisation en tricot que j'aurais accepté de la même façon. Mais ma mère y voit là, une forme d'engament sportif pour me reprendre en main... Tant que je reste avec mon frère. Quant à Emmett, son seul objectif est la liberté qu'il obtient loin de la surveillance de notre père. Parti de là, il est capable de tout encaisser. Même passer son été à aligner des calculs à la con dans un tableau Excel.

Encore une fois, ils ont fini par baisser les bras face à notre entêtement à rester ici. Qu'on soit honnête, on n'a pas gagné par la justesse des arguments qu'on leur a opposés. Non, on a réussi juste parce qu'ils n'avaient pas le temps de louper leur avion pour Los Angeles. Ce soir.

Je ne comprends toujours pas pourquoi mes parents s'évertuent à croire qu'ils réussiront à nous séparer. Ils n'ont jamais réussi, mais il persiste et signe. S'obstinent.

Et nous? On gagne toujours. Pas de surprise.

Sauf que le karma se charge de moi. Là ... je frise la crise de panique, la seule session sportive que propose notre lycée, c'est la natation ... Pas que je n'aime pas nager, bien au contraire. C'est juste que ... je ne kiff pas particulièrement d'être à moitié à poil.

Surtout face aux autres élèves du lycée ...

Putain dans quoi je me suis fourré encore?

Moi, mon gros cul et mes bourrelets, magnifiquement moulés dans le maillot de bain du club du lycée.

Un carnage !

Il est noir, Dieu merci ça affine. Sauf qu'il est échancré ... mais pas comme un petit bikini mignon que tu remontes au-dessus de ton cul pour rééquilibrer les volumes. Non ... il est ÉCHANCRÉ jusqu'à mon âme !

Putain ... Sans parler du décolleté sportif, qui pigeonne mes seins comme un corset. C'est simple, je pourrais presque les utiliser comme repose-tête. Ou comme flotteurs en cas de besoin. 

C'est horrible ! Je déborde de partout, comme une brioche dans une boîte à gouter trop petite ...

Tuez-moi.

Les autres filles quittent déjà le vestiaire et trottinent vers les bassins. Je n'ai pas d'autre choix que de les suivre. Je m'enroule dans ma serviette, et la serre autour de moi. Autant que je le peux. La matière éponge me cisaille les aisselles, mais je m'en cogne.

Hors de question que je m'affiche plus que nécessaire.

Putain ... quelle idée de merde.

Le coach explique ce qu'il attend de nous, et de cet été. Un enjeu majeur pour les sélections de l'équipe pour notre rentrée en première.

Viens on s'haine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant