Trois. Geminae.

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Je ne saisis pas vraiment la nuance subtile, entre nuits de merde et nuit blanche.

Genre ... Est-ce que l'une est censé être plus dure que l'autre? Ou synonyme de fun peut être?

Une migraine aiguë me vrille les tempes. Mina, adorable comme à son habitude, m'apporte un thé à la menthe. Que je m'empresse de boire.

Sandro dort encore. Ronflant, entre le répit et la gueule de bois.

En arrivant cette nuit, j'ai laissé les garçons l'installer dans ma chambre, avant de les chasser de chez moi. On verra plus tard pour y mettre les formes.

L'image de Lior à genoux sur mon lit m'a retourné le cerveau.

De l'aspirine ... Il m'en faut un tube entier. Ou deux.

Otto, connais Lior. L'idée m'est juste insupportable.

Premièrement parce que, même si je ne le connais pas depuis longtemps, il incarne une forme de liberté. Celle que j'ai eue cet été avec lui. Il ne savait pas qui j'étais, et du coup son comportement avec moi était fluide, authentique. Et dans mon monde, c'est bien plus rare qu'un sac à main de contrefaçon.

Je me suis attachée à lui surtout ...

Je n'éprouve aucune forme d'attirance pour lui, et la réciproque est aussi vraie. J'ai bien vu avec qui il flirtait. Et dans le fond, c'est aussi ce qui m'a plus chez lui. De ne pas être "envisageable".

Que ses gestes, ses paroles soient sans aucune ambiguïté.

Pourtant il est canon dans son genre. Il doit faire dans les un mètre quatre vingts je dirais. Une peau noire, des cheveux coiffés en longue dread fine. Des lèvres pleines qui ont le sourire facile, et de grands yeux marron clair.

Sans parler de son corps ... musclé et massif. Plusieurs tatouages, et un piercing dans le nez. Pas de doute qu'il va faire jaser autant que tâche au lycée.

Les excentricités ne sont pas bien perçues, à part celle qui se rattache au prix de nos fringues. L'idée même, qu'il aille foutre en PLS les codes d'Henri IV, me fait jubiler d'avance.

Je le trouve beau, c'est vrai. Mais il n'est pas ce que je recherche, il n'est pas Lior.

À cette pensée, j'aurais pu me faire un auto-croche-pied. Histoire de m'écraser la gueule au sol, et de réaligner mes bouts de cerveau fissuré.

Une fracture du crâne n'est pas une ouverture d'esprit.

La porte de la suite parentale s'ouvre à la volée, et ma mère en sort, hystérique.

Il est trop tôt dans ma journée pour ça ... pitié.

Elle dévala les marches, son téléphone tendu devant elle, et me le colla sous le nez.

Sandro fait les couvertures, ivre mort sur le canapé, la bave aux lèvres.

- Tu m'expliques? Hurla-t-elle.

Les cheveux emmêlés par son bandeau de nuit, relevés à la va-vite, elle croisa rapidement son peignoir en soie devant elle, et noua la ceinture rageusement.

Ma migraine vient de partir en fusée. Sa voie qui grésille dans les aigus est insoutenable. Je suis certaine qu'avec un peu d'entrainement elle pourrait me crever un tympan ou deux. Voire même les baies vitrées.

- Maman ... steuplait ... suppliai-je en me massant les tempes.

- Non! Je ne veux pas t'entendre!

Viens on s'haine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant