Un avis de tempête nous est parvenu ce matin. Alors Otto et Sandro sont partis faire les courses.
Enfin, parti dans une production de canne à sucre, pour acheter le meilleur rhum local selon les dires du premier. Pour le reste, les employés de maison se chargent de remplir les placards, avant de disparaitre comme des lutins.
Eva dort encore.
Rien d'inquiétant selon le jardinier qui est venu ranger la terrasse en prévision. Nous sommes en décembre, en pleine période des moussons. La météo reste capricieuse.
C'est étrange de le voir s'activer en short sous un soleil de plomb. Dans le ciel, il n'y a aucun nuage, aucun signe avant-coureur d'une quelconque tempête. Mais il prend sa tâche à coeur, et range absolument tout.
Je ne sais pas quoi faire de ce que j'ai vu hier soir ... J'oscille entre l'inquiétude et la curiosité. Il avait l'air si mal... Je ne l'avais jamais vue dans un tel état. Pourtant, je pensais avoir vu toutes les facettes de sa personnalité.
Je n'ai pas compris tout de suite ce qui se passé.
Avant de l'entendre hurler ... puis de le voir tremblant, à même le sol, en train de s'étouffer avec ses propres mains.
Une sorte de curiosité malsaine me pousse à vouloir savoir. Quant au reste ... j'aimerais bien me dire que j'en ai rien à foutre. Mais pour réussir à me mentir à ce point-là, il faudrait surement que je me prenne un bus en pleine gueule, pour tenter l'amnésie passagère.
Honnêtement, ce que j'ai vu hier soir ... m'a bouleversé.
J'ai du mal à l'admettre, parce qu'il ne mérite absolument pas mon inquiétude.
Malgré tout, la phrase qu'il m'a sortie l'autre soir me tourne en tête comme une vieille ritournelle.
" Tu crois être la seule à avoir le privilège de fuir ta famille pour les fêtes?Réveilles-toi Ozanne, on est dans la même merde. "
Il y'a un truc qui cloche. Il fuit quoi au juste en étant là? Les parents d'Eva font exception en matière de famille stable par chez nous. Si bien qu'ils en sont l'exemple à ne pas suivre.
Je ne connais pas les parents d'Otto, mais il ne semble pas s'en plaindre. En disant ça, il visait les siens. Et ... je le comprends seulement que maintenant.
Avec qui était-il au téléphone au juste?
Je ne peux pas dire que je connaisse bien ses parents. Je ne les ai croisés qu'une seule fois. Son père m'est apparu comme un mec hautain et particulièrement antipathique, rien de surprenant. Les "comme lui" pullule dans notre univers. Une sorte de personnalité tranchante pour se donner un semblant de charisme à chier.
En revanche, sa mère avait l'air très douce. Je me souviens encore de la fierté qu'elle avait dans le regard pour notre passage de grade, à la fin de notre seconde.
Donc, le problème vient surement du paternel. Enfin, si j'en crois mes conclusions dignes d'une partie de Cluedo bâclé. Mais ... de là à le mettre dans un tel état de fureur. J'en doute.
Il y avait de la détresse dans ses larmes, ses certains, mais son cri lui, était empli de rage.
Pourquoi est-ce que je me pète le crâne là-dessus? C'est sa vie, pas la mienne. Si ça se trouve, il a juste réussi à se foutre dans la merde. Genre la drogue? Il a vidé la carte de crédit de papa qui n'est pas Crésus? Ou sinon, il a foutu en cloque une de ses pouffiasses....
Étrangement, la dernière option m'enchante bien moins que les autres.
Tout est possible avec lui.
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Viens on s'haine.
RomanceAprès plusieurs mois d'absence, Ozanne est poussée à retourner au lycée. Peut on vraiment se sentir, légitime est en sécurité dans un endroit plus dangereux que l'hôpital psychiatrique? Essayer ne lui coute que son âme. Mais Ozanne n'est plus la m...