Vingt-Deux. Facette d'Ombres.

65 6 35
                                    


(Lior)

Otto me toise comme un vautour prêt à me ronger les os.

J'ai beau faire le malin, s'il décide de me charger, je n'ai plus qu'à croiser les doigts pour en sortir indemne. On n'a clairement pas eu la même "croissance". J'aime à croire qu'il a pris du muscle, là où j'ai pris de la cervelle.

Mais il a beau me regarder avec colère, je sais que c'est seulement de l'inquiétude. Il est la personne que je connais le mieux et l'inverse est aussi vrai. Il n'est pas d'accord avec ma façon de faire, et je suis bien obligé de lui donner raison.

Moi non plus, je ne me ferais pas confiance.

Elle occupe toutes mes pensées.

Même dans mes rêves interdits. Je n'ai jamais osé croire, que nous pourrions recoucher un jour ensemble. Ces derniers temps, encore moins.

Je pensais qu'elle allait me rejeter... au lieu de quoi, elle a juste abattus les barrières que nous avions érigées entre nous depuis des mois.

Son corps a un goût de trop peu. J'en veux plus... Encore plus.

Avec Ozanne ... rien n'est jamais "banal". Que ce soit notre première fois ou toutes les autres. Comme celle-ci. J'aurais adoré qu'on puisse avoir le temps de se redécouvrir.

Le manque, l'envie, le besoin d'être l'un pour l'autre. C'est pour ça que rien n'est jamais banal avec elle, parce que tout est toujours authentique. Pas de faux-semblant ou de romantisme inutile.

On avait tous les deux besoin de ça, et on se l'est arraché. Sans douceur.

Il n'existe aucun endroit sur terre, plus délectable que les lèvres d'Ozanne De Luca.

- Putain, je te parle ! S'agace t'il en me frappant sur l'épaule du plat de la main.

Je reviens à moi, comme si je venais de prendre un seau d'eau froide dans la gueule.

Il me fusille du regard, énervé il poursuit d'un ton menaçant.

- J'adore Ozanne, que ce soit toi ou un autre, je ne supporterai pas de la voir triste.

- Je sais qu'elle en a chié à cause de moi...

- NON, TU NE SAIS PAS JUSTEMENT ! me hurla-t-il dessus.

Je recule, instinctivement. Je suis habitué aux colères de mon père, pas à la sienne. Elle me surprend et m'effraie toute à la foi. En me voyant m'éloigner de lui, il se clame et m'apaise d'un signe de main tendre. Avant de reprendre.

- Quand j'ai rencontré Oz ', elle était... éteinte. J'ai essayé de l'approcher plusieurs fois avant qu'elle ne me laisse lui parler. Et j'ai compris... Elle était ivre. Et ce soir-là, elle m'a tout raconté. Ce qu'elle avait vécu, traversé, enduré. J'ai eu mal au cœur pour elle... alors que c'était une inconnue pour moi. Et pourtant plus elle déballait son sac, plus j'avais envie d'aller éclater la gueule à cet enfoiré.

Nos regards se croisent, et j'en ai froid dans le dos. Il le pense vraiment.

- Tu crois que je l'ai vécue comment ? Quand je me suis rendu compte que le mec que j'aime le plus sur terre, est le même qui l'a traité comme une merde? 

- Je ne l'ai pas...

- Arrête ! T'as absolument rien fait ! Quand t'as laissé Manelle et sa bande de pétasses l'humilier! Tu savais qu'elle avait fait fuiter son numéro sur des sites pornos ? Qu'elle a dû changer de numéro de téléphone à cause de ça ? Tellement elle n'en pouvait plus de recevoir des dick-pics et pire encore? 

Viens on s'haine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant