Vingt. Véri-songe.

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Demain, c'est le nouvel an.

La fête ou les gens, ont besoin de se bourrer la gueule en un même endroit pour bien débuter l'année.

Quoi de mieux, que de commencer son éphéméride par une gueule de bois? 

Je sens que ma to do list... ne va pas être bien longue, cette année.

Trois jours que nous sommes rentrés, trois jours que je n'ai aucune nouvelle de lui. Même un simple message. Rien. 

Je m'attendais à quoi au juste? Mais étant la reine des drama autoproclamés, je me suis dit que la vie se chargeait, apparemment, pas suffisamment de mon dos pour que j'en rajoute une couche.

Eva vient passer la nuit ici ce soir. Nous n'avons pas réussi à nous voir le lendemain de notre retour.

Le jet lag a eu raison d'elle, perso ce n'est pas "que" le manque de sommeil qui a joué sur mon humeur.

Dans l'ordre.

Le rendez-vous de suivi avec mon psy, c'est très mal passé. Ce qui était censé me soulager un tant soit peu, m'a juste fait vriller.

La rentrée est dans quatre jours, et avec la contre-visite médicale du club de natation. J'ai plus qu'à me faire porté pâle. Ça sera toujours moins humiliant que de me faire éjecter devant tout le monde. 

Se référer au point du dessus, pour l'exclusion du club et l'entrevue catastrophique avec mon psy. Je n'ai pas nécessairement perdu de poids, mais je n'en ai pas repris pour autant. Et ça se voit.

Mention supp, pour le retour au lycée tout court.

Mes parents, pris d'une pulsion parentale, ont décidé de venir " en famille" Akka toute la smala De Luca, mi-janvier pour mon anniversaire. Souligné d'une injonction de présence. Bah oui... il serait con que la cible de cette réunion de famille de merde prenne la tangente.

Ensuite vient le nouvel an.

Et le malheur pour la fin, mon anniversaire.

Fin. 

Mina m'a apporté un thé à la menthe, qui refroidit depuis une heure sur mon bureau, sans que j'y aie touché. Je rumine dans tous les sens,  je m'insupporte.

Malgré tout, mes lèvres s'étirent toutes seules quand Sandro passe la porte de ma chambre.

Les cheveux en désordre, le visage encore tout ensommeillé, dans son ensemble, jogging et hoodies Pokémon.

Il en a toute une collection, Simpson, bob l'éponge, les zinzins de l'espace, Rick et Morty, Stitch et j'en passe...

- Je crois que de tous... c'est vraiment celui-là, le plus dégueulasse. Dis-je en me frottant exagérément les yeux.

Prenant ça pour un défi plus qu'un constat, il releva la capuche sur sa tête. Donnant des oreilles au visage du Pikachu imprimé en grand sur le devant de son pull.

Je vais finir aveugle avec ces gouts de merde.

D'un air satisfait, il glisse ses mains dans la poche kangourou et ajoute, triomphant ;

- Si Dior sortait le même, tout le monde se l'arracherait, toi incluse.

- Je croirais entendre Emmett...

Et je croirais le voir surtout. Le temps n'aide pas à les différencier, c'est même tout l'inverse.

Il en a bien conscience, plus que n'importe lequel d'entre nous. Depuis hier, il arbore une décoloration blond platine. Oui, oui... Je ne déteste pas, je hais viscéralement ce changement.

Viens on s'haine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant