Trente-Trois. Enclave.

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(Emmett décembre 2016 )

- T'es obligé de garder ce truc-là en permanence sur tes oreilles?

Merci Apple. Merci d'avoir inventé les airpods. Ça agace les puristes, comme maintenant. Mais au pire, je passe juste pour un enfant de bourge qui se la pète avec le dernier gadget à la mode.

Alors qu'en réalité ça me permet juste d'atténuer le bordel ambiant.

Interne.

- Ma vie mérite une bande-son que vous ne m'apportez pas.

Boaz s'esclaffe à grande gorge comme le connard qu'il est, tout en levant les yeux au ciel.

- Pardonnez-nous votre éminence de ne pas être aussi distrayant que votre présence l'exige.

On se toise une minute sans rien ajouter. Parce que oui, je n'ai rien à lui dire. Deux semaines qu'il me casse les couilles continuellement, cherche la petite bête, attends avec impatience que je lui pète à la gueule.

Et j'en suis pas loin.

Voyant que je ne rentre pas dans son jeu, il regarde Lorenzo avachi plus loin sur la banquette et lui lance;

- Frère ! Tu veux pas respirer ailleurs que dans sa bouche.

La bouche en question appartient à une petite brune magnifique, juchée sur les genoux de Lorenzo depuis le début de la soirée. Mine de rien, il la galoche et la tripote ouvertement.

Voilà, le spectacle qu'ils offrent à la tablée du carré VIP.

Mais ce que personne ne remarque, c'est que Lorenzo ne me quitte pas des yeux. Dès qu'il l'agrippe, la touche, l'embrasse, c'est moi qu'il regarde.

Mon cœur se comprime à chacun de ses regards pervers et vengeurs. Il me provoque et me nargue ouvertement.

Deux semaines, que je l'ai foutu à la porte de chez moi. Deux semaines, qu'on ne se parle plus. Seize jours que j'encaisse sa masculinité bancale, ces coups en douce, mais surtout "ça".

Ça ne choque personne qu'il soit focus sur moi, tout le monde a compris qu'on était en froid, et ils mettent tous ça sur le dos de son caractère. À vouloir me chercher pour me faire réagir.

Mais personne ne comprend ce qui se passe vraiment.

Ce qui se cache derrière toutes ses manœuvres à la con, pour me rendre jaloux.

De toute façon, personne n'a jamais rien compris. 

- Comment me lasser d'une bouche pareille? Regarde moi ses lèvres... Dit-il en lui pinçant le menton.

Elle glousse et réplique.

- Laisse rentrer mes copines, elles s'occuperont avec plaisir de tes potes.

Les copines, sont deux meufs qui, depuis une heure, dansent lascivement devant le galon fermé de l'accès au carré. Lorenzo n'a laissé rentrer qu'elle, pourquoi? Pour me faire chier. Mais aussi pour assoir sa supériorité sur les autres.

Au Bloom, c'est lui qui décide. Son père est l'un de leurs clients les plus prestigieux, alors quand le fils débarque on lui torche le cul à grand coup de langue.

Boaz se palpe l'entre-jambes pour soulager une trique naissante tout en louchant sur l'une d'elle. Réajustant sa position sur le canapé.

- Allez mec ... partage.

Il ne reste que nous trois autour de la table , les autres sont en train de danser, fumer ou niquer dans les chiottes.

Lorenzo me lance un regard joueur et d'un signe de la main, ordonne à l'agent d'ouvrir l'accès. Aussitôt, elles grimpent les quelques marches qui nous séparent de la piste de danse. Boaz, attire à lui celle qui lui a tapé dans l'œil ...

Viens on s'haine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant