Trente-deux. La danse de minuit.

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J'aimerais sincèrement qu'on normalise le fait de ne pas confondre le temps libre d'une personne avec sa disponibilité.

Lincoln rit poliment à une blague de mon père, pendant que ma mère sirote son vin du bout des lèvres.

Pendant que son père à lui, me reluque comme un morceau de choix.

Il me répugne.

Des semaines que je me les coltine comme des vautours. Ils attendent avec impatience le moment ou nous laisseront fuiter le moindre indice. Indiquant que nous sommes passez à la vitesse supérieure. Pour L'instant, nous laissons planer le doute, étant pleinement conscients des mots ou de notre attitude en leur présence.

C'est la meilleure façon de faire, même si depuis peu, tout les trois montres des signes d'impatience.

Nous jouissons d'une "pleine" liberté. Qu'ils nous concèdent visiblement dans l'espoir d'un retour qui irait dans leur sens. À savoir, l'officialisation d'un truc entre nous. Mais nous n'en faisons rien.

D'un parce qu'il n'y a absolument rien, mis à part une amitié naissante. Et en deux, parce que les faire mariner dans leur bain de concupiscence est bien trop agréable pour nous deux.

Je sais contre quoi je m'oppose vis-à-vis de mes parents ... Mais quand est-il pour Lincoln ? Il reste particulièrement discret sur sa vie. Il a conscience de me couvrir dans ma relation avec Lior ... mais moi, j'ai beau chercher et creuser, je n'arrive pas à lui extirper la moindre info du fond de sa caboche ... Ce qui me rend dingue.

J'ai l'impression qu'il a toutes les cartes en main pour me nuire s'il le voulait.

Pourtant, il s'avère être un allier de choix, de bonne compagnie et super conciliant. Il a accepté sans broncher, quand je lui ai dit que j'allais passer tout le weekend avec Lior. Ce qui a impliqué qu'il ne devait pas trop se montrer en public non plus, étant donné que nous étions censés être tous les deux.

Il m'a juste répondu avoir trouvé un super plan pour nous couvrir, et qu'il n'était pas contre deux jours de chill à zoner chez lui.

Ce qui m'oblige à prendre du recul ... est ce que moi, j'aurais accepté de m'enterrer tout un weekend, pour qu'il puisse profiter d'une totale carte blanche?

Jeudi, j'aurais répondu non. Aujourd'hui, c'est un grand oui, je lui dois bien ça.

Et voilà pourquoi, je me retrouve un lundi soir, au restaurant, avec eux. Après un weekend de rêve ...

Je bois plus que je ne mange. Ce qui devient une habitude ces derniers temps. Est-ce que ça me dérange? Non.

Tout est bon pour ... faire en sorte que ce repas interminable devienne temporairement supportable.

L'avantage, c'est qu'il est de notoriété banalisé, que les femmes de notre milieu ont un penchant doucereux pour l'alcool. Rendant glamour l'alcoolisme, n'est-ce pas merveilleux?

Comme ils prennent pour acquis le fait que j'appartiens dorénavant au pouliche de l'écurie, personne ne prête attention au contenu de mon verre. J'en profite confortablement jusqu'à ce que mon père me jette un regard noir.

Il mâche longuement, avant de s'essuyer la commissure des lèvres du coin de sa serviette, et de demander à Lincoln.

- Alors, comment c'est passé votre weekend?

- Très bien, la maison des Leroy est vraiment agréable en cette saison. Dit'il d'un ton léger.

Leroy Maël, maison du lac, weekend de rassemblement annuel, alibi acté 8 754. Je ne sais absolument rien de ce qu'a bien pu faire Lincoln de ces deux jours, moi en revanche ... j'en ai encore chaud au ventre.

Viens on s'haine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant