Huit. La famille.

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( Lior )

Maintenant que décembre est là, notre coach de natation ne nous lâche pas la grappe.

À la limite du harcèlement sportif.

La compétition départementale commence en janvier, et la nationale en avril. De ce fait, il est ingérable, d'une humeur massacrante, et surtout ... très exigeant. Qu'elle plaît franchement.

Et moi ? Bah je galère à garder le rythme. Mais je m'accroche.

D'autant plus que nous travaillions par groupes de niveaux ... et comme je suis tributaire, de la relativité de la loi de l'emmerdement maximal, je me retrouve avec Mona, une autre meuf non identifiée dans mon répertoire et Ozanne.

Évidemment ... qui d'autre?

Pourquoi la vie s'obstine à la foutre sur mon chemin, alors qu'elle ne veut pas de moi?

Y'a une bonne quantité d'humanité que je fuirais avec plaisir et surtout avec facilité, mais non... Ozanne est là, toujours là, comme une punition. Ou une friandise interdite.

Nous ne sommes pas le groupe de tête, mais celui juste après. Je suis bon nageur, mais je n'ai pas la passion ni la rigueur qu'exige le groupe élite. Et ça me va très bien.

Je ne suis pas un grand sportif, juste un gars qui aime se défouler, puis l'eau reste une bonne soupape silencieuse. Une complice secrète de mes crises de nerfs.

Enfin, j'ai l'habitude des sautes d'humeur de notre entraineur, asphyxié par un maillot de bain bien trop petit, visiblement heureux de partager avec nous le volume de ses couilles. Sans parler de son éternelle veste de survêt bleue. Mec ... si t'as froid, mets un froc.

C'est pour ça qu'il est sur les nerfs aussi, il étouffe de la bite, pas assez de sang, sa pression artérielle remonte, et Bam ça lui pète dans le crâne.

C'est sensible ses trucs là.

Les sélections sont rigoureuses, normales. Mais j'ai la flemme de me donner plus. Et j'ai trop de choses à gérer pour me libérer le temps que ça demande.

Par contre Ozanne, elle déchire tout. Mais pour une raison qui m'échappe, elle se retrouve rétrogradée dans mon groupe. L'eau c'est son élément, elle y évolue sans difficulté, les chronos des autres sont pour elle, des objectifs faciles à atteindre.

Bien motivé, elle nous éteint tous.

C'est donc avec la plus grande des mauvaises fois, que je me retrouve deux soirs par semaine, en session réservée avec elles. Sans compter sur les deux meufs, Mona et l'autre là ... Mathilde, Manon? Deux bouffonnes de la cour royale de Manelle. Le gang des "M" ...

Peu importe où je vais, ce que je fais, elle sait tout. À cause de ses sbires à la con qu'elle éparpille de façon stratégique comme sur un échiquier. Plus je la fuis, plus elle me colle ... Je rêve du jour, où elle comprendra que j'en ai strictement rien à carrer de son existence. Mais c'est la fille de l'associé de mon père ... Et l'un comme l'autre, je ne peux plus les éviter.

Si seulement ... je pouvais m'évader du reste aussi.

Deux autres groupes partagent la session avec nous. Mais nous avons nos couloirs réservés. L'entrainement de ce soir n'est pas compliqué. Mais ça me demande beaucoup physiquement.

Ozanne donne tout pour me fumer ... Alors je tire une certaine satisfaction à la faire suer en lui collant aux talons. Elle enrage, et moi je jubile comme un gosse.

Dommage que je ne puisse pas rire sans me noyer, sinon on m'entendrait rire jusqu'à l'autre bout des bassins.

Je tiens le rythme et enchaine les longueurs, tout en gardant un oeil sur elle ... Entre deux exos, elle s'effondre presque sur les flotteurs. Et ça m'inquiète.

Viens on s'haine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant