(Lior)
Elle est là.
Mon coeur loupe une vie entière, et je m'élance dans sa direction. Elle s'attendait surement pas à me voir débarquer ... Son frère, Otto ... ou même le cuisinier aurait été une meilleure découverte pour elle, je suppose ...
J'ai peur qu'elle ne rejette mon aide. Mais quand j'arrive enfin à sa portée ... je vois tout ce que je déteste, et tout ce qui me fait du bien.
Elle a peur, et elle m'ouvre ses bras.
Nos corps se télescope. Elle s'imprime sur moi, disparaît dans mon étreinte.
C'est si bon ... si cruellement bon.
Il y a à peine trois heures, elle atomisé mon âme avec ses mots. Et maintenant ... elle s'agrippe à moi ... comme si elle avait peur de couler.
C'est une merde sans nom autour de nous ... et pourtant, je suis à "ça" de remercier la tempête de l'avoir soufflé jusqu'à moi.
- Tu vas bien? lui demandai-je en attrapant son visage en coupe.
J'ose pas trop la dévisager, mais c'est plus fort que moi. J'ai besoin de voir qu'elle n'est pas blessée. Sa lèvre inférieure saigne, et du sang suinte sur son menton. C'est seulement en essayant de me calmer, que je me rends compte à quel point, elle tremble.
Une bourrasque s'engouffre, et gronde sur nous. Immédiatement, elle se met à genoux, et m'oblige à la suivre.
Recroquevillés derrière un comptoir, nous sommes plus ou moins à l'abri.
- Où est mon frère?
Elle ne répond pas à ma question, ne me demande pas ce que je fais là. Comme à son habitude, toutes ses pensées son tournées vers Sandro. Je ne m'en vexe pas, je sais pertinemment ce que ça réveille chez elle.
- Il va très bien, Otto et Eva sont avec lui. Ils se sont réfugiés dans la salle de projection au sous-sol.
Ses yeux partent dans tous les sens, la panique se lit sur elle, si bien qu'elle n'arrive pas à garder son regard fixé sur moi. Ses mains clapotent dans les airs, comme si elle tapait le temps d'une musique que je n'entends pas. Sa respiration est hachurée, précipitée.
Ce n'est pas une question de froid...
Je reconnais son sac à côté d'elle, sans même lui demander, je cherche à l'intérieur. Elle ne m'en empêche pas. Je trouve sa trousse, celle avec des mm's dessus ... pour la blague on repassera.
J'en sors ses cachets et les lui donne. Elle repousse ma main, en fait tomber les médicaments par terre;
- Non ... je dois ... sinon je vais ... je peux pas.
- Sinon quoi? Je ne comprends pas son refus, et sort deux nouveaux cachets de leur emballage.
Elle repousse ma main une seconde fois, mais je referme le poing dessus, juste à temps pour éviter qu'eux aussi partent avec le reste. Elle recule sous le comptoir, dans l'ombre.
- Je dois ... rester ... lucide ... si... non.
Je rampe vers elle, et l'oblige à me regarder. Délicatement, je glisse ma main sur sa joue. Sa douleur me transperce.
- Je sais exactement ce que te font tes médocs, alors fait pas chier ok?
- Je ... peux ... pas ... rester... ici ...
Je glisse mes doigts sur ses joues jusque dans ses cheveux, et pose mon front sur le sien. Comme à la dernière crise qu'elle a faite devant moi. Sa respiration est trop chaotique, elle ne tiendra pas longtemps à ce rythme-là.
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Viens on s'haine.
RomanceAprès plusieurs mois d'absence, Ozanne est poussée à retourner au lycée. Peut on vraiment se sentir, légitime est en sécurité dans un endroit plus dangereux que l'hôpital psychiatrique? Essayer ne lui coute que son âme. Mais Ozanne n'est plus la m...