Vingt-Huit. Fifty shades of purple.

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Le prof de math me rend la copie de notre dernier exam en soufflant exagérément.

- À peine la moyenne, c'est médiocre Mademoiselle De Luca.

Qu'on se le dise, les plus grosses drama queen sont diplômés de l'éducation nationale.

Onze. Effectivement, c'est nul à chier. Mais qui en a quelque chose à foutre, franchement?

Moi.

- Vous devez vous reprendre, et vite. Les examens de fin d'années approchent, je vous rappelle que votre diplôme en dépend.

- Que j'obtienne un douze ou un dix-neuf, mon diplôme sera le même professeur, je me trompe?

Il fronça les sourcils, avant de se renfrogner.

- Certes, mais là n'est pas la question...

- Bien au contraire, professeur, permettez? Le coupé je tout en rangeant mes affaires.

- Mademoiselle, il est de mon devoir de vous encouragez à ...

Mais je ne l'écoute plus.

Règle numéro une, quand tu es dans une école de bourge à cinq chiffres le trimestre. On attendra de toi que tes notes les remboursent.

Règle numéro deux, quand la récompense promise est la même que tu obtiennes dix ou dix-neuf, ne te fait même pas chier à avoir un seize. Partisane de rentabiliser mon temps comme de la thune.

Règle numéro trois, au passage si ça peut en faire suer quelques-uns c'est une double victoire.

Ça fait maintenant plus d'un mois que ma collaboration avec Lincoln a débuté. Et je dois admettre qu'elle fonctionne incroyablement bien.
Il s'avère que mon complice est bien plus ingénieux et perfide que moi, quand il s'agit de torpiller nos vieux darons.

J'avais en tête un petit truc simple, on se voit deux, trois fois au pire et on met fin au truc en plein gouter familial. Au lieu de quoi on pousse le vice...

On sort "officiellement" ensemble, dans le sens où nous nous affichons ouvertement, dans tous les lieux publics possibles. Comme n'importe quel petit couple convolant, dans la fraicheur de leur idylle naissante.

En ça, réside notre meilleur alibi, pour vivre notre meilleure vie loin des regards.
Nos parents sont si heureux qu'ils nous foutent une paix royale. À tel point que je ne suis jamais autant sorti que ces dernières semaines. Avec leur approbation. Jouissif.

Plus les bruits de couloirs sont forts, plus mes parents me lâchent, plus je suis tranquille, plus je peux voir Lior.

Le plan est parfait.

Même s'y faire comme si de rien n'était avec Lior quand on se croise me tord le bide.

Comme là, alors qu'il mange avec Otto, Manelle et sa bande de pouffes à frange.

Prends sur toi, avance, ne la regarde pas. Lui non plus. Surtout pas lui.

Il fait si bien semblant de ne pas me voir, que parfois, sur un coup de fatigue, je doute. Mais une fois le soir venu, j'oublie tout.

En grande partie seulement.

Je regarde Manelle sous un nouvel angle ... maintenant que je sais, je la vois faire. Comment elle lui parle, se comporte en sa présence. Elle le considère comme acquis d'avance. J'en ai la nausée, quand elle passe une main sur sa joue.

Ma joue.

Je ne sais pas quoi prendre dans le buffet, mon plateau reste vide, mon estomac aussi. Pas le temps pour ces conneries, je préfère nourrir mes envies de meurtre.

Viens on s'haine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant