Mise à l'épreuve

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Peu après le départ de Sandro, je me mets au lit. Je suis un peu agitée, je ne me suis pas transformée depuis longtemps...

J'essaye de ne pas y penser mais c'est une forme de torture que j'imagine volontaire de la part de notre oppresseur. Nos loups sont épanouis ensemble mais ont vraiment besoin de se défouler, ça commence à être difficile.

Sans mon partenaire à mes côtés, il m'est encore plus difficile de m'endormir. Mais je suis épuisée... Il faut que je me force à récupérer un peu.

Le sommeil fini par me gagner, mais quelques heures plus tard seulement, je me trouve réveillée...

Une douleur... Une douleur ? Non, je dirai plutôt, une chaleur... C'est un sentiment étrange, inédit... inconfortable... Mon bras...
Ça chauffe par intermittence, sur mon poignet.

J'allume la lumière pour comprendre ce qu'il m'arrive. La gêne que je ressens se situe... sur la marque de Valentino.
La chaleur pulse lentement, comme... comme un appel ?

Est-ce que Valentino me fait ressentir un appel ?

J'attends, mais ça ne passe pas. Ça s'intensifie... Je ne comprends pas. Ce soir, je n'avais pas à me produire, et il ne m'a rien demandé. À quoi est-ce qu'il joue ? Est-ce volontaire ?

Au bout de quelques secondes, je dois me rendre à l'évidence, la chaleur commence à être douloureuse, pressante. Il est réellement en train de m'appeler, et je commence à avoir peur que Sandro ait un problème. Même si je ne le ressent pas particulièrement troublé ou inquiet via notre lien.

Je me lève et m'habille en vitesse avec un pantalon souple et un sweat-shirt. J'enfile des baskets et je frappe à la porte. Personne ne m'ouvre, ni me demande ce que je veux... Ni Luigi, ni Antonio. D'habitude, il y a toujours un larbin de V. devant notre porte...

Je tente d'ouvrir... et il se trouve qu'en fait, elle n'était tout simplement pas verrouillée.

Ok, ce n'est pas normal.
Je sors, et je vois que le couloir est désert. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Il n'y a personne, et c'est silencieux. Je sais que le Bartolomeo est fermé ce soir, mais quand même... les longs couloirs souterrains font habituellement résonner les voix et les pas, qui ne cessent quasiment jamais dans ce foutu repaire habité de toutes ces âmes perdues...

Je sens toujours la marque pulser sur mon poignet. J'ai un mauvais pressentiment...

Je commence à avoir peur qu'il soit arrivé quelque chose à mon partenaire. Je tente de communiquer avec lui, mais j'ai l'impression que son esprit est totalement fermé, accaparé par autre chose...

J'avance, en sachant parfaitement où aller.
Je traverse le grand hall vide aux doubles portes fermées, pour emprunter le couloir d'en face. Je n'ai jamais pénétré ici, on me l'a toujours interdit jusqu'à maintenant. Que se passe-t-il ?

Les couloirs mènent à des escalier descendants. Il fait plus sombre, ici... plus humide, et c'est plus sale. C'est probablement un espace ultra privé, que seule la bande à Bonnot est autorisé à exploiter... Mais alors pourquoi est-ce si simple pour moi, ce soir, d'accéder jusqu'ici ? Quel plan me réserve ce tordu de vampire ?

Je me sens de plus en plus agitée... Ma louve ne se sent pas à l'aise, j'ai envie de me transformer et de retrouver la terre ferme, l'odeur de la forêt... Me barrer d'ici...

Mais Sandro est là-bas. Je dois trouver mon compagnon. Je ne fuirai jamais sans lui.

J'arrive maintenant dans un autre couloir plus large, muni de plusieurs portes métalliques. J'y suis. Je sais laquelle je dois ouvrir... Je sais que Valentino est derrière, avec mon partenaire.

Destins liés, 1. Rejetée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant