10 ans plus tard.
Mon téléphone sonne.
« Dern.
...
Ah, Lina... Tu ne viens pas au bureau ce matin ?
...
Encore ? Cet alpha ne te lâche pas depuis une semaine.
Ne le laisse pas te bouffer!
...
Rappelle-lui que tu es tout aussi concernée par le droit du travail ! Te faire déplacer tous les matins, ça commence à bien faire.
...
Ok, je m'occupe des rendez-vous, aucun problème.
...
On se voit ce midi.
...
Oui, compte sur moi. Bon courage, de ton côté.
À plus ! »Bon. Je ne devais pas m'occuper des rendez-vous ce matin, mais je suis là, alors on s'adapte.
Je vais déjà commencer par me faire un bon café serré, et je vais réétudier les dossiers des clients de ce matin.
Heureusement, même si on se partage la clientèle, on se tient toujours au courant de tout, je ne serai donc pas totalement larguée quand je devrais reprendre les dossiers en cours.Je récupère mon café tout frais qui sort de la machine et vais m'installer devant mes dossiers.
J'ai donc trois rendez-vous ce matin. Deux concernent des affaires qui ne s'avèrent pas trop complexes.
Et le dernier... Un nouveau client ?Oh !!
Déesse, nooonn...« 11h - Angelo Ferroni et fils »
... Sandro... et son père.
Misère... Je ne rêve pas, c'est bien son nom... Je ne pense pas qu'il y ait d'autres « Ferroni » qu'eux dans le coin.
Je m'interdis de prononcer son nom depuis tellement de temps...Mais il est toujours dans ma tête. Et rien que de savoir qu'il va probablement franchir cette porte et s'asseoir en face de moi dans une heure... Je suis déjà horriblement nerveuse.
Mais il y a de quoi, je dois dire.
Je suis maudite d'une certaine manière...
Il n'a jamais quitté mon esprit.
J'ai pourtant essayé de le remplacer, depuis le temps, mais il m'a laissé un souvenir tellement amère... Bref, intense, et un sentiment d'inachevé.J'ai fini par croire à l'idée que le rejet n'avait probablement pas fonctionné, tellement il m'est difficile de m'accrocher à quelqu'un.
Je suis pourtant pleine de bonne volonté !
Je choisi quelqu'un qui me plaît, j'y crois, en me gonflant d'enthousiasme; puis rapidement, je me lasse... et sa présence fini par m'agacer. C'est toujours la même histoire, une sorte de fatalité.Alors, soit je suis toujours liée à lui, soit... j'ai un vrai problème.
À l'époque, quand j'ai compris qu'il ne reviendrait pas, je m'en suis voulue. Ce qui est bête car je n'avais rien fait de mal !
Mais je n'ai pas pu m'empêcher de me dire, chaque jour en constatant son absence au lycée, que si je ne l'avais pas forcé à prendre ses responsabilités, il aurait pu au moins finir sa dernière année scolaire et passer son Bac'. Comme tout le monde.
Au lieu de ça, j'ai la sensation de l'avoir forcé à partir, et sacrifier sa scolarité.
J'ai été très en colère et triste pendant des mois... Je ne m'en suis pas du tout remise rapidement comme je l'avais prévu. Mais j'ai laissé croire mes parents que cette histoire ne m'affectait plus, lorsqu'ils ont à nouveau aborder le sujet à deux ou trois reprises depuis.
Un jour, quelque mois après son « rejet » j'ai pris mon courage à deux mains pour demander à ses amis où il était. Ils m'ont répondu qu'il avait trouvé du travail, qu'il commençait sa vie active, en ville, mais ne m'ont jamais dit où.
Ils prétendaient ne pas savoir eux-mêmes.C'est ça, oui. Il leur avait sûrement demandé de la fermer au cas où je le chercherai.
J'ai tenté de le croiser, partout. Je sortais tous les week-ends sur Bormur en espérant le voir. Je voulais le confronter à nouveau, je n'étais finalement pas prête à renoncer.
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Destins liés, 1. Rejetée
ParanormalLouisa aurait pu s'estimer chanceuse de rencontrer son compagnon avant l'heure, mais malheureusement, lui n'est pas décidé à accepter leur lien. Le rejet la hantera malgré le temps et sa détermination à se relever. Car en effet, il a certes préféré...