Destins liés, 1. Rejetée

Briller pour ne pas sombrer

J'ai rédigé le contrat des Ferroni.

Nous avons rendez-vous en début de semaine prochaine pour le signer, et pour que je puisse réceptionner leurs documents.
Sandro va devoir venir avec son père à nouveau, car j'ai besoin de sa signature.
J'admets que j'ai hâte de le revoir... tout comme je redoute son air méprisable... Ce maudit poison de compagnon.

Nous sommes vendredi, ce soir, je chante.

J'ai enfilé une jolie robe patineuse noire à bretelles, et des escarpins rouges.
J'ai maquillé mes yeux pour un regard de braise, réalisé un side-hair ondulé, et appliqué un rouge à lèvre carmin.

Je veux mettre le paquet ce soir.

Je veux attirer les regards, et peut-être me trouver un charmant et gentil petit-ami. Je veux exister pour quelqu'un, avoir des compliments... J'en ai terriblement besoin. Le trou dans mon cœur est à nouveau vif et douloureux. Je veux du baume, de la tendresse, l'affection d'un amoureux...

J'ai fait une patrouille avec mon frère hier en fin de journée. Il ne me questionne plus depuis longtemps avec mon histoire de compagnon, de rejet, etc... Mes parents non plus.

J'ai été ferme il y a quelques années. Je leur ai dit que le rejet avait été effectif avec le temps, finalement, et que je prendrais le temps de vivre ma petite vie tranquille de jeune adulte avant de m'installer avec quelqu'un.

Je leur ai presque ordonné de ne plus jamais me parler de partenaire, jusqu'à ce que je décide de leur présenter quelqu'un.
Ils ont respecté ma demande, même si mon frère est resté sceptique pendant longtemps.

La menace de Stany n'a jamais pu se réaliser étant donné que Sandro avait décidé de disparaître.
Je sais qu'il la cherché très longtemps sous forme de loup, et qu'il a essayé de sentir le lien qui aurait dû les unir en tant que beaux-frères.
Au début, j'appréhendais qu'il y arrive... mais j'ai fini par carrément espérer qu'il le trouve, même si c'était pour lui botter le cul.

Stan a fini par croire que le rejet avait vraiment abouti, et je n'ai évidemment jamais avoué à ma famille que mon cœur restait brisé, et ne connaissait toujours qu'un seul remède, lui.

Les patrouilles avec mon frère sont plaisantes, il n'y a plus de sujet de crispation. Nous courrons dans la nature, nous nous sentons unit par le lien de la meute. La sensation d'appartenir a un groupe n'est jamais aussi satisfaisante qu'à ce moment-là.

Nous dînons ensuite avec nos parents à la maison familiale. Stan nous raconte les progrès de Sakina, ma nièce de 3 ans. Mon frère a trouvé sa compagne un an après que j'ai senti Sandro comme étant mien.

Jana est super.

Elle est drôle et douce. J'adore les voir rire ensemble... Voir mon frère heureux avec sa compagne, sa complice, l'amour de sa vie... Oui, je suis envieuse. Mais pas dans le mauvais sens. Je suis sincèrement ravie pour eux, ça me fait sourire de les voir, ils sont beaux.
D'ailleurs, elle est très belle. Sa peau sombre et son grand sourire lui donnent un charme fou, elle a séduit toute la famille en quelques minutes.

Je lui ai très vite raconté mon drame personnel, tellement sa chaleur humaine me réconfortait sans qu'elle ne fasse quoi que ce soit. Je me suis sentie tellement à l'aise auprès d'elle... Sa voix est calme et invite à la confession. Je l'aime beaucoup, et nous savons que nous pouvons compter l'une sur l'autre en cas de besoin.

Je pense qu'ils ont tous senti mon air anxieux et déprimé lors du dîner familial, hier soir. Mais pour les dissuader d'aborder quoique ce soit, je n'ai pas arrêté d'engager la conversation à propos d'eux tous et de leurs petits quotidiens.