Dehors

343 21 0
                                    

Nous quittons tous progressivement la zone. Sandro est traité comme les autres interpellés, et je ne peux pas accepter ça. Je n'arrive pas à supporter de le voir encore plus enchaîné alors que son tortionnaire n'est plus de ce monde, après des années sous son joug...

« Enlevez-lui au moins cette horreur, il ne va mordre personne ! C'est totalement ridicule ! »

Enzo me regarde, compatissant. Je le vois ensuite aborder une femme soldat, je pense qu'il s'agit d'une Delta. Étant donné son air aimable... Elle va le remballer sans délai.
Je l'entends tenter :

« Ma puce, c'est Sandro, mon ami d'enfance. Il n'a été qu'un instrument dans toute cette histoire... Il sera coopérant. Peux-tu agir en sa faveur pour qu'on lui enlève ça ? »

Ooh... c'est sa compagne !
Une jolie blonde qui a l'air d'une dure à cuire. Elle tourne la tête pour rencontrer mon regard plein d'espoir. Elle me fait un signe de tête amical, et va discuter avec Alpha James.

Je l'entends grogner dans ma direction... Mon pote, tu n'as pas fini avec moi, je vais être infernale. Il fini par soumettre la requête à contre cœur à mon frère.

Stan qui obéis en déverrouillant la muselière, m'offre un regard bienveillant à son tour, probablement touché par ma douleur visible. Mes larmes coulent en silence sur mes jours sans s'arrêter depuis leur arrivée. J'ai eu cette espoir... J'ai cru que l'arrivée de mes proches et du renfort scellerait définitivement notre liberté... J'ai eu cette espoir... après l'intervention d'Angelo qui m'a sauvé, qui nous a sauvé une bonne fois pour toute de ce cinglé... que nos problèmes se terminaient.

Je suis profondément accablés par tous ces événements successifs qui auraient dû être salvateurs, mais qui vont finalement nous amener à nous séparer... Après toute cette lutte, après toutes ces épreuves pendant lesquelles nous nous sommes accrochés jusqu'au bout.

Non... c'est trop dur. Cette pseudo liberté a un goût amer... J'ai presque envie de tout foutre en l'air après avoir choisi la patience et la stratégie pendant tout ce temps... Je ne sais même pas combien de temps je suis restée captive ici...
Un mois, un peu plus. Ce n'était pas si long, finalement... Mais c'était si intense et éprouvant que ça m'a paru une éternité.

Stan lui retire enfin ce bâillon de la honte. Il manipule ensuite la contention arrière pour ne laisser que les liens aux poignets. Puis, il s'adresse à Sandro.

« J'aurais préféré rencontrer mon beau-frère d'une autre manière...
- Moi aussi... »

Ces idiots... Comme si c'était le moment de plaisanter. Mais ça me fait sourire quand même, ils essayent simplement de détendre l'atmosphère.

Je communique avec mon partenaire.

« Je resterai avec toi, je ne te quitterai pas d'une semelle. Qu'ils m'enferment avec toi, je m'en fous. Je ne te laisserai plus vivre ça tout seul.

- Non, Louisa. Tu pourras m'aider en restant libre, dehors. J'ai besoin de toi, libre.

Mon père est perdu, et il a besoin d'aide... Ta famille a besoin de te retrouver. James a des comptes à régler avec moi, laissons-le faire. Je vais survivre. Je veux que tu sois dehors, Louisa, promets-moi. »

Je ne réponds rien... Je suis incapable de lui promettre de ne pas les supplier de m'enfermer avec lui. Je vais péter les plombs loin de lui, rien que l'idée me fait déjà pleurer de plus belle...

« Je ne peux pas te le promettre... Je ne vais pas supporter ton absence...

- Ce sera la pire sanction pour moi aussi. Être enfermé avec toi, avait un goût de liberté. Mais peut-être que tu pourras venir me voir assez souvent ? Ils ne peuvent pas empêcher deux compagnons récemment accouplés de se voir trop longtemps... Ça fait partie des droits des loups, même détenus. C'est une torture qui n'est plus autorisée.

Destins liés, 1. Rejetée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant