Je me réveille doucement. Sandro est encore endormi, collé à moi.
La lumière du jour éclaire la pièce, sa chambre. J'observe ce lieu comme si je profitais d'un grand privilège. C'est simple, et sombre, mais impeccable. Je pense que ça le rassure d'avoir un environnement sain et parfaitement maîtrisé... Puisque, apparemment, le reste ne l'est pas.
Je regarde son visage endormi et apaisé. Je suis heureuse que la lumière me permette enfin de voir à quoi il ressemble, sans son air agacé ou colérique que je connais si bien.
Il a pris soin de moi pendant des heures.
J'ai l'impression qu'il y tenait beaucoup, qu'il soignait quelque chose en lui, et en moi aussi. Après notre deuxième câlin, il m'a porté jusqu'à la salle de bain, puis nous avons profité d'une douche ensemble. Il a commencé à laver ma marque et la sienne qui étaient tâchées de sang séché. Puis il n'a pas pu s'empêcher de se lover dans ma poitrine, et de m'exciter encore, avec ses mains, et sa merveilleuse bouche chaude et douce.
Cette nuit n'a été qu'un extase sans fin.
Quand j'y repense, mes gémissements ont dû résonner encore plus dans la salle de bain... Pauvre Angelo.
Je sens que Sandro se réveille, il me serre, et je l'accueille, en blottissant sa tête dans mon cou.
"Tu crois qu'on a réveillé ton père cette nuit? Impossible qu'il n'ait rien entendu...
- Il prend un traitement chaque soir pour dormir, autrement, l'angoisse le prive de sommeil. Je suis sûr qu'il n'a rien entendu du tout.
- ... Mais alors pourquoi avoir maintenu ta main contre mon visage comme ça, hier soir?
- Hahaha, c'est juste que j'en avais envie. Tu étais plutôt insolente...
- Ce goujat ! En parlant d'insolence, j'ai bien vu un petit sourire quand je t'ai envoyé te faire voir l'autre jour au bureau, après que tu m'aies demandé de confier l'affaire à quelqu'un d'autre.
C'était quoi ? Tu étais content que je ne te laisse pas m'écraser ?"Il se redresse pour attraper ses lunettes posées sur la table de chevet, puis il les met, pour ne plus être gêné par la lumière naturelle.
"Y a un peu de ça, oui.
Déjà, je profitais de ces quelques secondes pour observer enfin ton visage de près, après toutes ces années. Je n'ai pas pu m'en empêcher.
Tu es devenue une très belle femme, et tu aurais du être à moi... J'étais reconnaissant malgré tout, pour ça.Je parle d'insolence, mais ce n'est pas ça. Tu t'impose, tu réclame justice, tu rappelles à tout le monde que tu existes. J'ai suivi ton début de carrière avec attention, et pu voir à quel point tu es efficace.
Je ne pouvais pas m'empêcher d'être foutrement fier, comme un connard.Et aussi, je constatais que, comme prévu, tu me détestais, et je devais exploiter ça au maximum.
Je devais continuer à être le pire des enfoirés dans ton esprit. De sorte que ce soit toi qui me rejette cette fois, et que ça fonctionne. Je voulais croire que ton cœur, à ce moment-là, ne voulait vraiment pas de moi.Il y avait un espoir, finalement, pour que je te sauve vraiment de... Ce destin indigne."
Je le vois pensif, à observer le plafond... Je sais qu'une part de lui regrette que nous soyons liés aujourd'hui. Et ça me fait mal... Je veux que rien de lui ne regrette cette nuit.
J'ai envie qu'il m'explique tout... Mais je ne veux pas le brusquer. Il m'a promis, de toute façon, donc je sais qu'il le fera.
Mais j'ai tellement de questions...
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Destins liés, 1. Rejetée
ParanormalLouisa aurait pu s'estimer chanceuse de rencontrer son compagnon avant l'heure, mais malheureusement, lui n'est pas décidé à accepter leur lien. Le rejet la hantera malgré le temps et sa détermination à se relever. Car en effet, il a certes préféré...