Chapitre 3 - Godric's Hollow

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Bonjour bonjour ! 

Voici le troisième chapitre, qui marque la fin d'une période et le début d'une autre... Les suivants nous permettront de vraiment rentrer dans l'histoire, avec de nouveaux personnages, j'espère que ça vous plaira ! En attendant je vous laisse profiter de celui-ci, juste avant le départ de notre Sirius préféré... (mais ne vous inquiétez pas, il reviendra !). 

Bonne lecture :) 

*

À l'instant où Remus sentit un froid glacé lui mordre les mollets, il comprit que son transplanage n'avait pas été aussi précis que prévu. Sirius se détacha vivement de lui en contemplant le sol sous leurs pieds avec des yeux ronds. En fait, le sol entourait leurs pieds. Ils étaient même enfoncés dedans jusqu'aux genoux.

- Sérieusement ?! s'exclama Sirius. Et dire que je te confie mon intégrité physique !

Ils avaient atterri dans un marécage, Merlin seul savait comment. Remus était un sorcier brillant. Il avait toujours bien maîtrisé toutes les formes de magie et le transplanage ne lui avait jamais vraiment posé problème. Il avait été le premier à y arriver, lorsqu'ils avaient pris des cours à Poudlard. Il était néanmoins forcé de constater que, pour cette fois, il ne s'était pas montré très fiable.

- Un pantalon tout neuf... marmonna Sirius en s'avançant vers la berge.

Remus le suivit, ses pieds s'enfonçant désagréablement dans la vase. Lorsqu'ils remontèrent enfin sur la terre ferme, Sirius balaya le paysage du regard.

- Ah oui, tu t'es quand même vachement foiré, dit-il.

La silhouette de Godric's Hollow se détachait devant eux, au loin. Remus hocha les épaules, un peu vexé d'être ainsi pris en faute. Cela ne lui arrivait presque jamais.

- Ça va, c'est à dix minutes de marche à peine.

- Ça m'étonne de toi, remarqua Sirius avec son tact habituel.

- Peut-être que je n'avais pas profondément envie d'y aller, OK ? dit Remus, agacé.

Il extirpa sa baguette de sa poche et entreprit de faire disparaître les traces de vase qui envahissaient leurs chaussures et de faire sécher leurs pantalons. Lorsqu'il releva la tête vers Sirius, celui-ci l'observait avec un regard concerné.

- Tu n'es pas obligé de m'accompagner, tu sais.

- Ça va. C'est rien.

- Vraiment. Je peux y aller tout seul. Je comprends que tu ne veuilles pas... 

Remus secoua la tête.

- Je suis déjà venu. C'était juste un petit raté, on peut passer à autre chose.

Sirius hocha la tête et ils prirent la direction du village. À mesure qu'ils approchaient, Remus sentait son cœur accélérer. C'était imprudent. Incroyablement imprudent. Si Dumbledore les avait vus ici, il se serait sans doute mis en colère. La campagne alentour était déserte, mais Godric's Hollow abritait des sorciers. N'importe lequel d'entre eux pouvait reconnaître Sirius, ou Remus, ou...

- Change toi, dit Remus lorsqu'ils ne furent plus qu'à deux ou trois mètres de la première route pavée.

En une seconde à peine, le corps de Sirius avait laissé place à la silhouette de Patmol. Remus scruta le village, les mains légèrement tremblantes, et ils s'aventurèrent à l'intérieur. Il n'y avait pas grand monde. Ils croisèrent quelques passants qui hochèrent la tête à son approche et ne semblèrent pas se soucier le moins du monde de la présence du grand chien noir à ses côtés. Ils s'avancèrent dans les rues du village en direction de l'église, dont la pointe dépassait à quelques mètres de là, au-dessus des maisons des villageois. Cela faisait plus de cinq ans que Remus n'était pas venu. Il lui semblait que rien n'avait changé. Lorsque l'obélisque qui trônait au centre du village apparut devant eux, Remus sentit sa gorge se serrer. Il savait ce qu'il ne tarderait pas à y voir. La première fois qu'il avait vu le mémorial, il avait sangloté comme un bébé. Il s'était ensuite rendu à la maison de James et Lily et il avait pleuré de plus belle devant ces ruines. Il n'avait jamais eu le courage d'aller jusqu'au cimetière, cette fois-là. Il y était retourné deux ans plus tard. La maison était alors toujours en ruines. Il craignait que ce ne soit encore le cas cette fois. Il leur fallut encore quelques pas pour que l'obélisque ne se change progressivement, prenant désormais l'apparence de deux silhouettes penchées sur un bébé. Patmol s'arrêta, une patte en suspension au-dessus des pavés. Remus aurait dû le prévenir, mais il n'y avait pas pensé.

Les temps perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant