Chapitre 45 - La troisième tâche

49 4 13
                                    

Bonjour ! 

Eh oui, vous l'avez vu dans le titre, l'heure est arrivée. À tous les fans de Cédric, pardon d'avance. Pour les autres, amusez-vous bien ! 

Force et honneur :)

*

24 juin 1995

Dans les gradins du terrain de Quidditch de Poudlard, la foule avait commencé à s'essouffler. Cela faisait déjà dix minutes que le dernier champion était entré dans le labyrinthe, et il n'y avait pas eu grand chose à voir depuis. Les haies noires et hautes étaient insondables, cachant aux yeux des spectateurs ce qui se passait à l'intérieur de l'arène. Remus avait songé, mal à l'aise, que l'intérieur du labyrinthe devait être sombre et étouffant. Pour rien au monde il n'y aurait mis les pieds, et il espérait que les obstacles indubitablement dispersés entre les haies n'étaient pas trop féroces. Harry était bon en Défense Contre les Forces du Mal ; Remus avait suffisamment eu l'occasion de le voir au cours de son année d'enseignement. Il était sorti premier de l'examen qu'il avait élaboré pour les troisième année, un parcours d'obstacle qui s'apparentait sans doute à une version miniature de cette troisième tâche. Mais, tout de même, il faisait nuit, et le labyrinthe était immense. Le danger était bien davantage palpable, la personne ayant mis le nom du garçon dans la Coupe de Feu ne s'était toujours pas manifestée.

À l'instar de la deuxième tâche, Remus se trouvait donc assis face à du rien immobile, s'inquiétant pour le fils de ses anciens meilleurs amis qui risquait peut-être sa vie à quelques mètres de là. Non loin de là, l'orchestre de l'école jouait encore, une musique de fond qui était couverte par les conversations des spectateurs. Au bout d'une vingtaine de minutes, une gerbe d'étincelles rouge s'échappa du labyrinthe, fendant le ciel, attirant l'attention de l'assemblée. Remus espéra malgré lui qu'il s'agissait de Harry et que, pour une raison ou une autre, il avait déclaré forfait. Mais, au bout de quelques minutes, Fleur fut sortie du labyrinthe par Maugrey Fol-Oeil et Ludo Verpey, qui la tenaient par la taille. Elle boitait, le visage pâle et tapissé de sueur, et fut accueillie par des applaudissements un peu déçus des élèves de Beauxbâtons, mêlés à la musique de l'orchestre qui avait brièvement regagné en enthousiasme. Remus fixa ses genoux, s'efforçant de ne pas trop gamberger, songeant tout de même que les concepteurs du Tournoi avaient un sens du spectacle limité, et qu'il avait loupé la seule tâche au cours de laquelle il aurait pu voir quelque chose.

À une quinzaine de minutes de la fin, une nouvelle gerbe d'étincelles illumina le ciel et on extraya du labyrinthe un Viktor Krum inconscient, mais visiblement indemne. L'orchestre redoubla d'enthousiasme et les spectateurs issus de Poudlard applaudirent à tout rompre, certains à présent que leur école remporterait le Tournoi. Les noms de Cédric et Harry étaient scandés à pleins poumons mais Remus doutait qu'ils puissent les entendre dans le labyrinthe. Il songea à Sirius. Il espérait qu'il était resté sagement dans le bureau, et coula un regard inutile en direction du château. Il se trouvait évidemment bien trop loin pour voir quoi que ce soit.

Les dernières minutes de l'épreuve parurent durer des heures. Le labyrinthe était désespérément immobile, le ciel désespérément noir, et les spectateurs semblaient prêts à exploser. L'orchestre s'était mis à jouer plus fort, Ludo Verpey égrainait le compte à rebours de sa voix enjouée, et chacun mourait d'impatience de savoir qui, des deux champions de Poudlard, remporterait cette dernière tâche. Remus commençait à songer que, comme les deux tâches précédentes, cette troisième épreuve se passait bien. Harry n'était pas en danger. Harry courait vers la victoire et la gloire éternelle, qu'il aurait peut-être. Tout allait bien. Sirius était en sécurité dans le bureau, et ils pourraient peut-être recourir à Dumbledore pour les aider à le cacher, à présent qu'il était officiellement au courant qu'ils se revoyaient. En plein coeur de Londres, ses amis n'avaient aucune idée de l'endroit où il se trouvait, mais ils l'attendaient sans doute pour passer de nouveaux beaux moments. De manière tout à fait pragmatique, Remus n'avait pas de raison de s'inquiéter.

Les temps perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant