Chapitre 31 - Retour à la réalité

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Bonjooour ! 

C'était sympa, cette petite parenthèse enchantée chez notre Remus national, mais vous vous doutez bien qu'il nous faut retourner dans le vif de l'histoire. C'est qu'Harry est toujours menacé de mort, pendant ce temps. 

Bonne lecture !

*

22 janvier 1995

Sirius Black, troisième du nom, avait définitivement une capacité innée et inouïe à se faire des amis.

En une soirée et trois cafés pris dans le studio de Remus, l'aîné des Black avait réussi à s'attirer la sympathie de l'ensemble de ses amis. Désormais, chaque fois que Remus retrouvait les autres, ils ne faisaient que parler de Sirius, lui demandant comment il allait, quel était le nom de ce groupe de musique qu'il avait évoqué la fois précédente, quelles avaient été ses aventures en France, et quand, surtout, quand ils le reverraient. C'en était presque agaçant mais comme Remus était lui-même obsédé par Sirius, il se voyait mal en faire le reproche à ses amis.

Il ne leur avait pas dit que Sirius habitait chez lui. Il avait prétendu qu'il avait un appartement dans un autre quartier de Londres et qu'il travaillait régulièrement, ce qui leur offrait une excuse en or pour justifier son absence chaque fois qu'ils se voyaient dehors, dans un bar ou pour une balade. Sirius ne sortait pas de l'appartement. Il ne s'approchait même pas des fenêtres (ou faisait de son mieux pour ne pas le faire, en tout cas). C'était illusoire, Remus le savait, mais il n'avait toujours pas ouvert la petite porte du coin de son cerveau qui enfermait son flot de pensées coupables.

Le principal bénéfice que Remus tirait de la soudaine amitié entre Sirius et les quatre autres était que le sorcier avait définitivement abandonné toute revendication à l'égard d'Evan. Cela lui procurait, il devait bien l'admettre, une tranquillité bienvenue. En contrepartie, cependant, il devait subir une double-dose de blagues lorsque ces deux derniers se trouvaient ensemble et qu'ils se liguaient indéniablement contre lui. Remus était devenu leur cible favorite. Fort heureusement, ils ne se voyaient pas si souvent.

Plus le temps passait, plus Remus constatait combien Sirius s'accrochait à ce petit quotidien londonien. Et combien il serait difficile de l'en décrocher.

Presque un mois après leur retour en terrains connus et son entrevue avec Dumbledore pour débriefer sa mission de sauvetage, Remus eut un nouveau signe du monde sorcier. N'ayant pas remis les pieds à Pré-au-Lard depuis le nouvel an, il fut presque surpris de voir une chouette se poser sur la rambarde de sa fenêtre et donner de petits coups de bec sur son carreau, sa silhouette massive se détachant dans la pénombre du début de soirée. Sirius, vêtu d'un tablier qui lui donnait un air mi-adorable mi-incongru et occupé à remuer une sauce dans une casserole, se retourna vers lui avec un regard interrogateur. Remus haussa les épaules et ouvrit la fenêtre, laissant une bourrasque d'air froid s'engouffrer dans l'appartement. La chouette hulula et se posa sur le bureau, piétinant l'enveloppe attachée à sa patte. En avisant le nom griffonné sur cette dernière, Remus signala :

- C'est Harry.

Ils n'avaient plus eu de ses nouvelles depuis le début des vacances de Noël mais ne s'en étaient pas inquiétés. Dans le cas de Harry, pas de nouvelles signifiait généralement bonne nouvelle. C'était lorsque son nom s'affichait dans les journaux qu'il fallait s'inquiéter. Sirius essuya ses mains sur son tablier et se précipita vers Remus en tendant la main. Il ouvrit l'enveloppe d'un geste vif et déplia la missive.

Cher Patmol, lut-il.

J'espère que tout va bien pour toi et pour Ventdebout.

Tu m'as demandé de te raconter tout ce qui pourrait me paraître bizarre à Poudlard, alors voilà. Hier, Mr.Croupton s'est introduit dans le bureau de Rogue. Je l'ai vu sur la Carte. Tu ne le sais peut-être pas, mais Mr.Croupton est censé être malade, cloué au lit depuis des jours. Il n'aurait même pas dû se trouver à Poudlard. J'ai voulu utiliser la cape d'invisibilité pour le suivre mais j'ai croisé Rusard et j'ai dû me cacher.

Les temps perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant