Bonjoooour !
La rentrée approche sans doute pour certain⋅e⋅s d'entre vous, bon courage pour ça ! Et pour les autres, eh bien... force, on est ensemble dans cette épreuve haha.
Bonne lecture à vous !
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20 décembre 1994
L'air était plus froid que jamais. Emmitouflé dans un gros pull, un manteau épais et deux écharpes, Remus frissonnait encore. Ou bien peut-être était-ce l'anxiété qui le faisait trembler. Il s'était réveillé suffisamment en forme pour transplaner. Le moment était donc venu d'annoncer à Sirius qu'il devait partir. Remus se glissa, comme à son habitude, dans la ruelle qui bordait son immeuble et, dans un craquement sonore, sa silhouette disparut. Lorsqu'il atterrit à Pré-au-Lard, il constata que le temps n'était pas plus clément. La nuit avait encore été rude et le sol était verglacé sous ses pieds. Les toits de Pré-au-Lard étaient recouverts d'une fine couche de givre qui, de loin, les rendait presque blancs. Plus encore qu'à Londres, un vent froid s'engouffrait entre les arbres, sifflant et rugissant. Le corps raide, Remus marcha d'un pas rapide en direction de la caverne, sur le chemin sinueux qu'il avait emprunté tant de fois désormais qu'il avait l'impression que ses pas connaissaient la route mieux que lui. À l'intérieur de ses poches à moitié trouées, Remus sentait ses doigts se raidir de froid. La peau de ses joues le brûlait, et il était à peu près sûr que son nez était de la couleur de la bannière de Gryffondor (rouge, s'entendait). Lorsqu'il arriva à hauteur de la grotte, il dut redoubler d'efforts pour s'y hisser sans que ses semelles ne glissent sur la pierre froide et verglacée. Le vent froid s'engouffra dans le boyau avec lui, accompagnant sa route jusqu'à la caverne.
Lorsqu'il pénétra dans l'espace, il vit aussitôt que quelque chose n'allait pas. Sirius était assis dans un coin, les genoux repliés contre la poitrine, les bras autour de ses mollets, ses longs cheveux bruns et bouclés tombant devant lui en dissimulant son visage. Ainsi replié sur lui-même, assis à même la pierre, il tremblait comme une feuille, se balançant d'avant en arrière. Remus s'approcha, alarmé, et Sirius ne releva pas la tête. Ses doigts étaient si contractés, les uns sur les autres, que ses phalanges étaient blanches, mais peut-être était-ce tout simplement le froid qui avait bleui ses extrémités. Non loin de là, Buck, alerte, contemplait son camarade avec un œil immobile et une attitude qu'on aurait presque pu qualifier d'inquiète.
Remus crut d'abord que c'était le froid, que Sirius était pour ainsi dire gelé de l'intérieur, qu'il grelottait. Mais, lorsqu'il s'approcha davantage de lui, il constata que ce n'était pas le froid. Sirius sanglotait. Il hoquetait, sa poitrine se soulevant contre ses genoux, ses mains crispées tremblant vigoureusement, son dos se cognant à la paroi de pierre chaque fois qu'il se balançait contre elle.
- Sirius ? demanda Remus, alarmé.
Il ne l'avait jamais vu comme cela. Il avait déjà vu Sirius trembler, lorsqu'il faisait des cauchemars par exemple, et il l'avait déjà vu pleurer - bien que ce fut beaucoup plus rare - mais c'était la première fois qu'il le voyait dans un tel état d'angoisse. Il n'avait pas relevé la tête à son appel, comme s'il ne l'avait pas entendu. Il continuait de trembler et de hoqueter, et Remus resta là pendant un bref instant, impuissant. Il savait à quoi ressemblait une crise d'angoisse. Elles lui étaient familières, mais il n'avait jamais fait que les vivre de l'intérieur. Il n'avait jamais eu à les contempler chez quelqu'un d'autre, quelqu'un qu'il aimait. Il n'arrivait pas à savoir ce qui était le plus douloureux, désormais. S'efforçant de réfléchir à ce qu'il aurait aimé que l'on fasse, lui, Remus s'agenouilla auprès de Sirius. La panique lui enserrait la poitrine.
- Sirius, répéta-t-il en posant une main rassurante sur l'épaule noueuse de l'homme.
Sirius ne réagit pas.
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Les temps perdus
Fanfiction- Suite de la fanfiction Douze Années - Année 1994. Sirius Black, suspecté de meurtre de masse et récemment évadé d'Azkaban, aurait pu être réhabilité. Lui qui avait crié son innocence pendant douze ans aurait pu retrouver sa vie si seulement Pete...