Chapitre 18 - Errements

120 12 43
                                    

Bonjoooour :) 

Un chapitre un peu plus long que d'habitude aujourd'hui, mais c'est pour la bonne cause... Oui, vous avez bien lu. Peut-être que le moment est venu de passer la seconde, mes amis. Enfin, croisons les doigts... 

Bonne lecture ! Et n'hésitez pas à commenter, j'adore vous lire (oui, même quand ce sont juste des réactions outrées ou des commentaires disant à quel point Sirius est un homme séduisant hehe)

*

CW : alcool, usage de termes sexuels

3 novembre 1994

Remus n'avait pris conscience de la date que ce matin-là, en ouvrant la librairie et en allumant l'énorme ordinateur qui trônait sur le comptoir. Entre ses allers-retours en Écosse et ses recherches pour la petite aventure de Sirius dans les cheminées de Poudlard, il avait quelque peu perdu la notion du temps. Lorsqu'il avait vu quel jour ils étaient, cependant, la date l'avait frappé. Trois novembre. C'était le jour de l'anniversaire de Sirius.

Ils avaient bien plus important à faire que de célébrer des anniversaires, surtout dans ces conditions, mais Remus ne put s'empêcher de se persuader qu'il fallait, d'une manière ou d'une autre, marquer le coup. Le dernier anniversaire qu'il avait fêté en compagnie de Sirius avait été celui de James, au mois de mars 1981, lorsqu'il avait eu vingt-et-un ans. Malgré le contexte, ils avaient organisé une belle fête dans la maison de Frank et Alice Londubat, avec une grande partie des membres de l'Ordre du Phénix. Harry n'avait alors même pas un an, et ils se trouvaient tous là, joyeux et légers malgré la guerre. Remus gardait un bon souvenir de cette fête. Le mois suivant, cependant, il quittait l'Angleterre sur ordre de Dumbledore et il avait raté les anniversaires qui avaient suivi, notamment les un an de Harry. Il avait également raté la mort de Marlène McKinnon, la naissance de la petite dernière de Molly et Arthur Weasley, Ginny, et un tas d'autres événements auxquels Sirius avait sans doute participé, seul.

Désormais, Sirius allait avoir trente-cinq ans. Il lui semblait que les années qui séparaient ces deux événements avaient été englouties et avaient disparu dans les tréfonds du temps. Ainsi, il se sentait incapable de se résoudre à ne rien faire pour célébrer cet exploit, celui d'être toujours vivants alors même que les personnes qui leur étaient les plus chères n'atteindraient jamais cet âge. Les anniversaires avaient toujours constitué de grandes occasions pour les Maraudeurs. Presque chaque fois, il avaient profité de ces dates pour organiser des soirées dans la salle commune de Gryffondor, qui n'avaient fait que devenir de plus en plus mémorables et de plus en plus populaires au fur et à mesure des années, si bien que Minerva McGonagall avait fini par faire le pied de grue devant leur salle commune à chacun de leurs anniversaires, s'attendant à ce que l'immanquable soirée ne tourne au désastre (ils avaient alors été obligés, pour honorer leur réputation, de poursuivre la tradition). Cet anniversaire-là ne serait pas aussi mémorable, bien sûr, mais Remus ferait en sorte qu'il soit au moins agréable, si ce n'était amusant, pour Sirius.

Lorsqu'il sortit du travail ce soir-là, fermant la librairie en compagnie d'Evan, il se dépêcha de rejoindre un supermarché dans lequel il acheta une bouteille de gin et une autre de rhum blanc qu'il glissa dans sa sacoche en compagnie d'un énorme cake aux pépites de chocolat sous-vide (il n'avait pas trouvé mieux en guise de gâteau d'anniversaire mais il supposait que cela ferait l'affaire). Il n'avait pas de cadeau pour Sirius et peu de temps devant lui, aussi entra-t-il dans le premier magasin de multimédia qu'il trouva et se rua-t-il au rayon de cassettes et de walkman, qui constituaient la seule façon d'écouter de la musique sans électricité à laquelle il put penser. Il acheta le moins cher qu'il trouva ainsi que deux cassettes - une de Queen et une de Bowie - qu'il fit emballer, et dépensa tout de même une partie conséquente de son petit salaire. Satisfait de lui-même, néanmoins, Remus se glissa dans une ruelle à deux pas du magasin et transplana, sa sacoche pleine à craquer.

Les temps perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant