Chapitre 40 - Toute la noirceur du monde

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Bonjour bonjour ! 

Il est donc temps pour Remus de prendre ses responsabilités. Pauvre chat, il me fait de la peine :(

Bonne lecture ! 

*

16 juin 1995

Remus Lupin était à peu près certain qu'il lui faudrait un jour rendre un service plus gros que la planète à Nymphadora Tonks.

Tout à son angoisse, à sa culpabilité et à sa honte, il s'était rendu au ministère, sous les encouragements d'Ella (qui le croyait en route pour la clinique) sans songer qu'il était hautement improbable que qui que ce soit le laisse voir sa victime de l'avant-veille. Il s'était présenté au comptoir, avait dit avoir quelqu'un à voir à l'étage du service Section des êtres du Département de contrôle et de régulation des créatures magiques, et l'homme chargé du contrôle des baguettes magiques l'avait laissé entrer, lui indiquant tout de même qu'en l'absence de rendez-vous, il risquait d'attendre longtemps. Mais cette première étape n'avait été possible que parce que le jeune réceptionniste était nouveau, sans doute dépassé par la quantité de visages qu'il croisait chaque jour, et qu'il n'avait aucune connaissance de l'identité de Remus. Bien sûr, dès qu'il avait posé le pied hors de l'ascenseur pour se rendre au Département, il s'était fait interrompre avec vigueur.

Peut-être aurait-il été moins reconnaissable s'il n'avait pas le visage barré de cicatrices. Ou s'il n'avait pas fait scandale au poste de professeur de Défense Contre les Forces du Mal un an plus tôt. Ou s'il n'était tombé sur la femme chargée de lister les noms de tous les loups-garous qui entraient dans le service, à chaque pleine lune. Toujours était-il que Remus Lupin avait été vite repéré, et vite empếché d'entrer dans le Département. Il ne savait même pas vraiment où se trouvait l'infirmerie - il ne s'était pas appesanti sur ce genre de détails lorsqu'on l'avait laissé sortir l'avant-veille - mais n'avait de toute façon pas eu l'occasion de faire trois pas dans le couloir.

Un quart d'heure après son arrivée, Remus s'était donc retrouvé dans le hall du ministère, démuni, une atroce partie de lui soulagée de ne pas avoir eu à se confronter au jeune homme qu'il avait attaqué. Et il s'était senti encore plus minable qu'il ne l'était déjà. Et puis, comme elle avait l'air d'être partout - ce qui était étonnant pour une jeune femme en formation - Nymphadora s'était pointée dans le hall, agitant sa tignasse violette sous ses yeux avec un sourire un peu contenu aux lèvres. Elle avait l'air de trépigner, mais de garder son excitation pour elle, ce qui attisa la curiosité de Remus malgré son humeur pitoyable.

- Remus ! s'exclama-t-elle. Tu vas mieux ?

L'homme se contenta de hocher la tête, se souvenant de la manière dont Nymphadora l'avait aidé lorsqu'il avait repris conscience de la chambre, quelques étages plus haut. Si elle n'avait pas été là pour donner de précieuses informations sur la lycanthropie à ces incapables du ministère, il serait sans doute encore attaché là-haut ou, pire, en train de plaider à son procès. Il n'avait pas été très tendre avec elle, pourtant ; aussi s'efforça-t-il de lui sourire pour se ratrapper.

- Ça va mieux. J'étais venu voir...

Remus réalisa qu'il n'avait aucune idée du nom du garçon qu'il avait attaqué. La culpabilité grandit dans sa poitrine. Mais Nymphadora n'était pas idiote, malgré son apparence parfois naïve, et elle hocha la tête d'un air entendu.

- Il n'est plus là, dit-il.

Le coeur de Remus eut tout juste le temps d'arrêter de battre avant que la jeune femme de réalise ce qu'elle venait de dire et s'empresse de se corriger.

- Enfin, je veux dire qu'il a été transféré ! À Sainte-Mangouste ! Il était stable, ils ne voyaient pas d'intérêt de le garder. Les médicomages sont bien meilleurs là-bas.

Les temps perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant