Les temps perdus

Chapitre 32 - Question d'habitude

Bonjour bonjour ! 

J'ai peine à croire que nous en sommes déjà au trente-deuxième chapitre de cette fanfiction, mais on peut dire qu'il s'en est passé, des choses, depuis le premier ! J'espère que cela vous plaît toujours autant, en tout cas ! :) 

Bonne lecture ! 

*

22 février 1995

Un mois avait passé depuis que Sirius et Remus avaient reçu la lettre de Harry et que cela avait sonné la fin définitive de leur petite parenthèse londonienne. La routine librairie-studio-caverne qui avait occupé Remus avant les vacances de Noël avait repris. La pleine lune avait eu lieu une semaine plus tôt et avait laissé l'homme fatigué, las et un peu migraineux. Évidemment, Finn ne s'était pas montré ce mois-ci non plus, tout comme les précédents. Remus supposait qu'il ne mettrait plus les pieds au ministère, et il espérait que cela ne signifiait pas qu'il lui était arrivé quelque chose. Il n'avait plus eu vent de quoi que ce soit du côté des loups, et n'avait pas pris la peine de se renseigner. Il supposait que Greyback n'avait pas reculé, qu'il continuait sa petite campagne d'endoctrinement, et espérait que Dumbledore agissait comme il l'avait promis. Quelque chose en lui culpabilisait un peu de laisser les loups en proie à une telle situation, mais il se répétait qu'il ne pouvait rien faire, qu'il avait sa vie à gérer, qu'il ne pouvait pas abandonner ceux qui l'attendaient à Londres, à Pré-au-Lard ou encore à Poudlard.

Parmi les choses à gérer, de manière tout à fait urgente, il y avait Evan. Cela faisait trois jours que l'homme était d'une humeur massacrante, et Remus n'avait toujours pas réussi à découvrir pourquoi. L'ambiance à la librairie était pesante, les clients fuyaient la boutique dès qu'ils en avaient l'occasion, et Remus commençait à être sérieusement agacé par les refus du jeune homme de lui répondre.

- Tout va bien, lâcha-t-il cette fois encore, alors que Remus avait manqué de faire tomber son carton en entendant Evan pester contre un tiroir innocent.

- Arrête un peu, répondit Remus. Ça fait trois jours que tu es insupportable. Si tu continues, on va finir par faire faillite.

- Jamais dans l'exagération, marmonna Evan en s'acharnant sur la poignée du tiroir.

- Et laisse ce pauvre bureau tranquille, il ne t'a rien fait, remarqua Remus.

Evan eut un soupir sonore et frappa sur le comptoir du plat de la main.

- D'accord, dit-il. Tu sais quoi ? T'as gagné.

- C'est-à-dire ?

- C'est-à-dire que je suis de mauvaise humeur.

- Sans blague, lâcha Remus en déposant son carton à ses pieds. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Evan leva les yeux au ciel et se laissa tomber sur le tabouret.

- Je me prends la tête.

- Pourquoi ?

L'homme haussa les épaules.

- C'est compliqué.

Remus secoua la tête et traversa la librairie d'un pas vif.

- Non, je ne crois pas, non, dit-il. Tu vas me raconter ce qu'il se passe sinon je jure sur Merlin que je vais devoir démissionner.

- Merlin ? répéta Evan, incrédule.

- On s'en fout. Vas-y, balance.

Evan le scruta un moment.

- Tu vas me faire la leçon.

- Pardon ? s'exclama Remus. Je ne suis pas du genre à faire la leçon, merci.