Chapitre 5 - La mission de Dumbledore

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Bonsoir ! :) 

Alors, qu'avez-vous pensé des nouveaux personnages introduits dans le chapitre précédent ? 

En attendant, j'espère que le chapitre du jour vous plaira, 

Bonne lecture ! 

*

30 août 1994

Fort heureusement, Remus avait bénéficié de deux jours de congé à la suite du carnaval. Pendant ces deux jours, il n'était pas sorti de chez lui, de crainte de croiser Evan ou de devoir passer devant la librairie. Il s'en voulait atrocement. Il n'arrivait pas à comprendre ce qui lui avait pris cette nuit-là, la raison de son changement d'avis brutal et inattendu qui les avait mis tous les deux dans une situation inconfortable. Pendant ces deux jours, il avait traîné, et traînait encore, un désagréable sentiment de malaise qui semblait ne pas vouloir le lâcher.

Le matin du mardi où il devait reprendre le travail, Remus fut réveillé par le battement d'ailes d'un oiseau rouge et jaune qui s'était perché sur sa jardinière. Il s'étonna d'abord que la réponse de Sirius lui soit parvenue aussi rapidement - trois jours à peine après qu'il eût envoyé sa chouette lui porter sa lettre - mais il constata rapidement qu'il ne s'agissait pas d'une réponse. Sirius lui avait écrit pour lui faire part d'une nouvelle inquiétante et Remus s'empressa de s'asseoir à son bureau pour lire la missive.

Lunard,

J'ai reçu aujourd'hui (le 25 août) une lettre de Harry. Il dit que sa cicatrice lui fait mal. La dernière fois, c'était parce que Tu-Sais-Qui était à Poudlard. Il est revenu une fois, toi et mois savons qu'il pourra revenir une seconde. Est-ce que Dumbledore t'a dit quelque chose ? Est-ce que tu sais s'il surveille Harry ? Je crois que je n'ai pas assez confiance en lui pour le protéger. Après tout, j'ai réussi à m'introduire dans Poudlard. Il le peut aussi. Je crois que je ferais mieux de revenir en Grande-Bretagne.

Dis-moi si tu as la moindre information.

Patmol.

La lettre semblait avoir été écrite à la hâte ou d'une main tremblante et malhabile. Remus sentit la panique gronder sous sa poitrine. Il attrapa une feuille et un stylo et s'empressa d'écrire :

Patmol,

Ne reviens PAS en Grande-Bretagne. C'est beaucoup trop dangereux. Tu ne peux PAS prendre un tel risque. Si tu rentres, je te tuerai moi-même. Je vais parler à Dumbledore et prendre des nouvelles de Harry.

Lunard

La chouette de Remus n'était pas revenue de son précédent voyage jusqu'à Sirius et l'homme devrait se résoudre à se rendre sur le Chemin de Traverse pour en employer une. Ce n'était pas prudent, mais il n'avait pas le choix : il fallait que cette lettre arrive avant que Sirius n'ait l'idée de rentrer. Fébrile, Remus s'habilla à la hâte et jeta un coup d'œil à l'horloge qui ornait son mur. Il serait en retard au travail. Tant pis, cette lettre était plus importante que son job moldu. Il la glissa dans une enveloppe, puis dans sa poche, et il sortit de l'appartement.

Le Chaudron Baveur se trouvait à une bonne heure de marche de librairie - Londres était une grande ville - et Remus dut prendre le métro pour s'y rendre, ce qu'il n'aimait pas du tout. L'atmosphère bondée qui régnait dans les transports moldus l'oppressait, et c'était encore pire à cette heure de la matinée où chacun semblait se presser pour se rendre au travail. L'air d'août était chaud et les rames sentaient la transpiration. Ce ne fut que lorsqu'il fut arrivé à l'avant-dernier arrêt avant sa destination que Remus réalisa qu'il aurait tout simplement pu transplaner. Il était tout à fait possible de le faire à proximité du Chaudron Baveur - il y avait une ruelle ombragée juste derrière - et cela ne posait pas de problème de le faire depuis son studio. Il n'y avait simplement... pas pensé. Songeant que sa reconversion dans le monde moldu commençait sérieusement à le transformer, Remus serra les dents et s'empressa de descendre du métro à l'arrêt suivant, traversant la station d'un pas rapide. Il était relativement agacé envers lui-même, d'autant plus qu'il venait de perdre vingt-cinq minutes ce qui le mettait encore plus en retard pour son travail. Evan songerait sans doute qu'il ne voulait pas le voir et cela n'arrangerait rien entre eux, mais Remus n'y pouvait rien. La lettre pour Sirius était trop urgente. Lorsqu'il entra dans le Chaudron Baveur, celui-ci était presque désert. Il fit un bref signe de tête au patron et traversa le bar en direction de la cour et de son mur de briques, qui était à peine en train de se refermer derrière une sorcière à l'air revêche. Remus se glissa dans l'ouverture et déboucha sur la rue commerçante sorcière, qui était déjà animée malgré l'heure matinale.

Les temps perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant