Chapitre 9 - Un rendez-vous

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Bonjour, bonjour !

C'est le dernier chapitre avant le retour de Sirius. Oui, je vous tease, mais moi aussi j'ai hâte hehe :) Plus qu'une petite semaine d'attente avant de revoir notre aîné des Blask préféré !

J'espère donc que ce dernier chapitre de tranquillité (ou pas) vous plaira haha !

Bonne lecture,

Bookastic

*

30 septembre 1994

Remus était une boule de nerfs. Il ne cessait de tout faire tomber, d'égarer ses affaires, de pester contre lui-même (et contre les clients de la librairie) et d'oublier de faire ce qu'il devait faire. Evan et les autres s'en étaient évidemment rendu compte et ne cessaient de lui poser des questions, mais Remus prétendait chaque fois que ce devait être le temps, ou bien les hormones (il avait entendu Micaela dire cela plusieurs fois et supposait que c'était une bonne excuse, bien qu'il n'ait aucune idée de ce que c'était), ou encore le fait qu'il n'arrive pas à venir à bout du rangement de la librairie (ce qui n'était pas vraiment faux). Il ne pouvait décemment pas avouer - même à Ella ou Evan - que le responsable de cette agitation était son ancien petit-ami en cavale, qui lui avait annoncé dix jours plus tôt revenir en Grande-Bretagne et dont il n'avait toujours pas de nouvelles. Remus avait calculé comme il le pouvait que la lettre qu'il avait reçue était partie au minimum quatre jours avant qu'elle n'arrive dans son studio. Cela faisait donc officiellement quatorze jours que Sirius avait pris le chemin de la Grande-Bretagne et même si Buck n'était pas aussi rapide que l'un de ces avions moldus, Remus doutait fort que le voyage prenne autant de temps. Peut-être que Sirius s'était arrêté en chemin pour faire du tourisme. Peut-être qu'il s'était perdu. Peut-être même qu'il avait renoncé à revenir, ce dont Remus doutait fort car Sirius n'excellait pas du tout en l'art d'admettre qu'il avait tort. Remus trépignait. Il ne cessait de scruter sa fenêtre, espérant voir arriver un hibou, mais il n'arrivait pas. Était-il possible que Sirius ne l'ait pas prévenu de son retour ? Peut-être ne le tenait-il plus autant en estime que lui, après tout. Car c'était bien Remus qui sentait ses nuits polluées par des images inconvenantes de son ancien ami. Sirius, lui, avait sans aucun doute tourné la page. Sauf qu'il avait écrit "Tu me manques". Et ces trois petits mots étaient bien un signe qu'il tenait encore à lui, non ? Pourtant, c'était pour Harry que Sirius était revenu. Parce qu'il s'inquiétait pour lui. Il ne s'inquiétait pas vraiment pour Remus. Y avait-il des raisons de s'inquiéter pour Remus ?

Il y en avait à coup sûr en cet instant car le sorcier, trop absorbé par son flot incessant de questions existentielles, laissa échapper la pile de livres qu'il tenait entre ses bras, laquelle se déversa sur ses pieds. Il eut un "Aïe" sonore suivit d'un flot de jurons qui lui attira les regards outrés des trois clients de la librairie ET d'Evan.

- Désolé, bredouilla-t-il en se baissant pour ramasser le désastre.

Il lui sembla voir, dans le coin de son oeil, qu'Evan secouait la tête d'un air exaspéré. Ce dernier avait arrêté de lui demander sans cesse ce qui n'allait pas mais il ne se privait pas pour lui faire comprendre qu'il était particulièrement agacé de son silence. Remus le surprenait souvent à l'observer, scrutant ses mouvements, fronçant les sourcils chaque fois qu'il le voyait souffler ou se tordre les mains d'un air anxieux. Remus ne pouvait se résoudre à s'étendre sur le sujet, cependant, aussi faisait-il mine de ne rien voir, lui.

Vers onze heures, ressentant la soudaine nécessité de trouver le calme et la solitude pendant quelques secondes pour calmer ses nerfs, Remus se glissa dans l'arrière boutique avec la ferme intention de se faire un thé. La pièce exiguë et sans fenêtre n'était pas le genre d'endroit où l'on voulait passer un moment mais c'était, malheureusement, le seul espace calme dans lequel faire un pause. Remus alluma la bouilloire qui émit un sifflement sonore et il se laissa tomber sur l'unique chaise de la pièce, entre deux gros cartons de livres même pas ouverts et une pile d'affaires qui appartenait à Evan (il oubliait, au moins une fois par semaine, une veste ou une paire de lunettes de soleil dans la librairie, et ne les reprenait jamais). De loin, il entendit la sonnette de la librairie tinter et il laissa courir son regard sur le mur gris en face de lui, attendant que la bouilloire daigne s'éteindre. Ce ne fut qu'après avoir pris l'appareil et versé l'eau brûlante dans sa tasse que Remus constata qu'il n'y avait plus de thé. Il lâcha un juron agacé. Cette journée commençait vraiment mal. Il contempla sa tasse un moment, hésitant presque à boire l'eau fumante pour dire d'occuper ses mains et de se réchauffer mais il y renonça finalement (il avait encore un peu de dignité en réserve) et sortit de l'arrière boutique. Evan était assis au comptoir devant une grosse pile de courrier et un nouveau carton qui venaient sans doute d'être déposés par le facteur.

Les temps perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant