Chapitre 14 - Sevré de toi

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Bonsoooir ! 

Je serai absente pour cause de vacances jusqu'au 18 juillet, il n'y aura donc pas de nouveau chapitre d'ici là. Mais comme je ne voulais pas vous laisser sur une dispute avant de partir au soleil... voilà un dernier chapitre avant cette petite pause :) 

J'espère qu'il vous plaira et que vos vacances s'annoncent bien (si vous en avez) ! 

Bookastic 

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26 octobre 1994

Remus avait été malade pendant toute une semaine, ce qui ne lui était pas arrivé depuis l'année précédente, lorsqu'il avait dû laisser Severus prendre le relais de ses cours pendant plusieurs jours d'affilée. Peu après être rentré de la pleine lune, il s'était mis à avoir de la fièvre et avait passé deux longs jours cloués dans son lit, dans un sommeil brumeux qui l'avait enfoncé dans un torrent d'hallucinations fébriles. La plaie sur son torse s'était rouverte et une douleur lancinante s'était répandue dans tout son corps. Il avait été quasiment incapable de se lever puis, quand il y était parvenu, il avait erré dans son appartement, contraint de s'allonger plus souvent que nécessaire. Il avait dû se forcer à manger, conscient qu'il n'avait pas un kilo à perdre sur ses côtes maigres. Et ce ne fut que six jours après la pleine lune qu'il avait été enfin capable de se lever, de se doucher, de s'habiller et de rester debout plus de deux heures d'affilée sans être pris d'un tournis fiévreux. Il sortit de cet épisode épuisé, de grands cernes sous les yeux, le torse douloureux de sa griffure à peine refermée. Sans doute faudrait-il qu'il retourne voir un médicomage, mais il n'avait aucune envie de se rendre à Sainte Mangouste pour le moment. Une fois de plus, Mme.Pomfresh lui manquait terriblement.

Bien sûr, au cours de ces six jours de fièvre, Remus avait pensé à Sirius. Vaguement, entre deux cauchemars, il avait songé à ce qu'il devait penser à ne pas le voir revenir ainsi, alors qu'il s'étaient quittés sur une dispute. Il n'avait jamais eu assez de force pour y penser sérieusement, mais le visage de son ami avait hanté ses rêves, des conversations imaginaires emplissant son sommeil et le laissant parfois transpirant, le cœur battant et le souffle court. Cela était arrivé si souvent que Remus avait eu l'impression de devenir fou, des images se superposant les unes aux autres, parfois terrifiantes, recouvrant complètement la réalité d'un voile noir. Alors, lorsqu'il se fut remis sur pied au sixième jour et qu'il eut décidé de retourner le voir, il se retrouva pris d'une violente angoisse, dans laquelle son état de fatigue jouait sans doute beaucoup. Il était également anxieux à la perspective de transplaner dans son état et dut rassembler toutes ses forces, toute sa détermination et toute la concentration dont il disposait encore afin d'y parvenir sans se blesser. Il y parvint, cependant, et il se retrouva bientôt à deux pas de la caverne, des étoiles noires dansant devant ses yeux.

Le ciel était gris et les nuages semblaient gorgés de pluie. Il avait plu d'ailleurs, incontestablement, car le sol sous ses pieds était humide et boueux. Un vent frais balayait les arbres, symptôme des automnes rudes qui habitaient toujours l'Écosse. La silhouette de Poudlard était nimbée du brouillard matinal qui recouvrait les plaines et Remus frissonna, surpris par le changement de température qui s'était opéré avec Londres. Il n'avait pas pensé à prendre une écharpe. Il enfonça ses mains dans ses poches et prit la direction de la caverne. Il ne savait pas si les battements rapides de son coeur étaient dûs au froid, à la fatigue ou à l'angoisse, et ces derniers s'accompagnaient d'une douleur lancinante à la poitrine, qu'il avait tapissée avant de partir d'un pansement enduit d'essence de dictame. Lorsqu'il pénétra dans la caverne, il constata que le sol était humide, certaines irrégularités formant de petites flaques d'eau qui mettraient sans doute un certain temps à être absorbées par la pierre. Le vent s'engouffrait à l'intérieur, presque glacial désormais.

Les temps perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant