Mords-moi

6. Tes yeux

Louis PDV.

- Harry ?

Ma question est purement réthorique car je l'ai reconnu même si plusieurs mètres nous séparent. Il se redresse mais j'ai bien compris que quelque chose cloche et, déjà, je m'avance vers lui à grandes enjambées.

À peine ai-je le temps d'arriver à sa hauteur qu'il s'effondre dans un grognement et je le rattrape avant qu'il ne s'éclate au sol.

- Merde, Harry, je souffle.

- Je n'sais pas trop si tu m'engueules ou si tu me plains, il commente, le visage tordu par la douleur.

À vrai dire, je ne le sais pas non plus.

Je décide donc de ne rien répondre et je passe son bras autour de mes épaules afin qu'il puisse se reposer sur moi.

Je n'ai pas besoin de lui poser de question. Je sais déjà ce qu'il s'est passé.

- Je t'avais dit de faire profil bas sinon Noah allait te démolir, je continue sur le même ton.

- Heyyy, il proteste mais ça doit lui faire mal de parler fort car son ventre et ses côtes sont recouverts d'ecchymoses alors il se met à chuchoter pour moins solliciter sa cage thoracique. Ça me vexe, Louis, que tu penses que ton mec ait pu faire ça !

Sa réponse me surprend tellement que je m'arrête et tourne la tête vers lui. Il en fait de même et il sourit en voyant que nos visages sont si proches.

Je les vois, ses yeux qui glissent sur mon visage et sont en train de fixer mes lèvres.

T'es à moitié mort et tu penses à ça ! Mais qu'est-ce qui cloche chez toi ?

J'essaie d'ignorer sa tronche de cake.

- C'est pas Noah qui t'a fait ça ? je demande en fronçant les sourcils.

- Si, c'est bien Nielson...

J'y comprends plus rien.

- ... Et ses sbires. Y'avait aussi les frères Bower et Anton, il m'explique tandis qu'on se remet à avancer, petits pas par petits pas. Vois-tu Louis, ton cher petit ami avait besoin que ses potes me tiennent s'il ne voulait pas que j'esquive ses coups et que je lui rende au centuple...

Merde. Harry ne s'est pas battu avec Noah. Il s'est fait casser la gueule par Noah.

Et pas à la régulière.

- Ils te sont tombés dessus à quatre ?

Ma voix s'est perdue dans les aigus. Je suis choqué. Mais le bouclé hausse les épaules.

- Il fallait bien ça sinon ton mec serait déjà mort, Louis, il sourit. Note que ses jours sont comptés. Je t'ai pas dit que j'étais l'alpha le plus fort du campus ?

Et allez, c'est reparti...

- Si, si, tu l'as dit. Beaucoup de fois même, je soupire. T'as que ça à la bouche...

- Ce week-end je n'avais pas que ça à la bouche ! il se bidonne, même si rire lui fait mal aux côtes.

- Haha très drôle, je grimace.

- Je parlais de ta queue. Et de tes fesses.

- Oui merci Harry, j'avais compris.

Il est désespérant.

- Ah. Je savais pas si t'avais compris parce que t'as pas rigolé. Même pas un petit sourire, rien. T'as franchement pas d'humour, Louis.

- Arrête ou je te lâche et tu vas t'éclater comme une merde au sol. Je peux te laisser là et aller me coucher si tu veux...