47. Persévérer

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Vendredi.

Dans la voiture qui nous mène au stade, on est tous les deux silencieux. Je conduis nerveusement et lui garde les yeux rivés sur sa fenêtre.

Nos loups, eux, sont impatients à l'arrière du véhicule. Tanakaï tourne et vire tandis que Sabbath a posé son museau sur mon épaule et couine de temps à autres.

Quand, dix minutes plus tard, on arrive au stade, ils se dépêchent tous deux de sortir pour se dégourdir les pattes.

Louis, au contraire, ne se presse pas pour quitter le véhicule. Il n'a clairement pas envie d'être là. Et je n'ai même pas besoin de le ressentir pour le savoir.

C'est inscrit sur son visage et dans chaque geste qu'il fait. Comme là, quand il remonte en soupirant la fermeture éclair du sweat qu'il a enfilé ce matin.

Moi, je porte toujours le sien, même si les manches sont un peu courtes. Le châtain n'a fait aucune remarque sur le fait que je l'avais sur le dos. Il sait très bien que je ne suis pas d'humeur à me prendre une réflexion.

- Bon, qu'est-ce qu'on fait là ? il demande un fois qu'on commence à fouler la pelouse fraîchement arrosée.

Je sens quelque chose toucher mes mollets. C'est Sabbath, qui tient dans sa gueule le ballon qu'il a récupéré hier. La balle est maintenant un peu raplapla, percée par les crocs de l'un d'eux. Le loup attend que je m'amuse avec lui.

Je crois qu'il a besoin que quelqu'un s'occupe de lui. J'ai remarqué que Louis ne le caresse jamais. N'interagit jamais avec lui. Il ne lui parle même pas.

Et vue l'ambiance glaciale qui règne entre Louis et moi, je crois qu'il cherche aussi mon contact pour aider Louis à se faire pardonner.

Même si je lui ai hurlé dessus hier dans le bar quand j'ai refusé qu'il me suive, je sais que le loup n'y est pour rien, ni l'oméga du châtain d'ailleurs.

Je sens que ce dernier est en détresse parce que je l'ai violemment rejeté trois fois depuis hier soir. Même si Louis agit comme si de rien n'était.

Mais je refuse de céder et de le prendre dans mes bras. J'ai aussi ma fierté. J'en veux trop au garçon. Au garçon qui m'a pris pour un con. Alors je reste froid et distant.

On est ici pour une raison : que Louis arrête les conneries avec son loup parce qu'il est hors de question que le coup de cette nuit se reproduise.

Je ne suis pas à la disposition de môssieur quand il égare son alter-ego. Surtout quand il a décidé de boire pour noyer une peine de cœur causée par son petit-ami.

J'attrape donc la balle et parviens à l'envoyer assez loin pour éloigner les loups.

- Je veux que tu rappelles Sabbath...

- Sabbath ! crie Louis.

- Non putain ! je lâche, exaspéré.

L'animal lève la tête et nous fixe tour à tour, sans savoir s'il doit avancer ou rester planté là.

- Pas bouger Sabbath... je lance alors le loup me regarde, puis regarde Tanak et, comme lui reste immobile, il en fait de même. Je veux que tu l'appelles silencieusement.

- Sabbath... murmure le footballeur.

Je sais que ça te fait marrer mais argh, j'ai envie de t'étriper là tout de suite, Louis Tomlinson !

Je soupire en levant les yeux au ciel.

- Haha, très drôle, je grimace. Appelle-le complètement silencieusement.

Mords-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant