Mords-moi

53. Tirs au but

Louis m'attend dans les escaliers quand je rentre dans notre résidence. Il s'est arrêté et s'est penché par dessus la balustrade pour s'assurer que je venais bien et que je n'étais pas en train de casser la gueule de Nielson là dehors.

- J'arrive, je le rassure en commençant à gravir les marches, suivi de son loup, alors il se remet en route et on se retrouve devant la porte de sa chambre.

- Encore merci, Harry, dit le châtain en se grattant l'arrière du crâne.

- De rien, je réponds, ayant compris que cette nuit, il préfère rester seul. Je vais te laisser tranquille.

Je sens qu'il est soulagé que je n'insiste pas. Il craignait de devoir me mettre un stop et qu'on se fâche.
Je presse doucement son épaule.

- Bonne nuit...

- Bonne nuit...

Il est en train d'ouvrir sa porte quand je me retourne pour l'interpeller.

- Tu n'as pas besoin de Tanakaï ?

- Non, garde-le avec toi, ce soir, il sourit doucement.

- Okay, bonne nuit, Lou.

- Bonne nuit, Haz...

- Bonne nuit, j'ajoute avant de rentrer dans ma chambre et lui me regarde l'air un peu amusé, se demandant combien de fois je vais lui dire ça.

Quand je referme la porte derrière moi, je peste intérieurement.

Arrgh, mais t'aurais dû lui dire une 4e fois aussi, abruti, je crois qu'il l'a pas bien entendu !

******

Finalement, une ou deux fois de plus n'auraient peut-être pas été de trop parce qu'il est 1 heure du matin et Louis ne dort pas. Je le sens tourner et virer dans son lit.

La tristesse s'est abattue sur lui vers minuit, une fois qu'il a arrêté de bosser sur les cours qu'il a manqué cette semaine. J'étais moi-même en train d'étudier, couché dans mon lit, quand mon cœur s'est subitement serré.

Depuis, je ressens sa peine. J'essaie de rester calme et de ne pas me précipiter. Il a besoin d'être un peu seul alors je dois respecter sa volonté. Mais c'est dur de rester concentré sur mes cours car dès que j'abaisse ma vigilance, je sens à quel point Louis va mal.

Je décide de me coucher quand même et j'essaie, vraiment, de ne pas trop l'envahir. Mais à 2 h 30, je décide de toquer doucement à sa porte.

- C'est qui ? il murmure en ouvrant la porte sur quelques centimètres après avoir accroché la chaînette.

- C'est moi...

- Ça va pas ? il demande.

C'est toi qui vas pas, chaton, alors moi ça me fait péter une durite.

- Tu préfères moi ou mon loup ?

Il fronce les sourcils.

- Je te laisse le choix, Tommo. Moi ou mon loup ?

- Euh... Il est pris de court, il réfléchit.

Il pense à la fourrure de Tanakaï. Ça l'apaise quand le loup se couche près de lui et qu'il pose son bras sur ce gros nounours tout doux. Alors je regarde la chambre puis ferme les yeux et je fais apparaître l'animal directement  derrière lui.

- Merci Harry... il dit quand il se rend compte de ce que je viens de faire. Et désolé si je t'ai empêché de dormir toi aussi.

- Ne t'inquiète pas, le principal c'est que, toi, tu trouves un peu le sommeil.