Epilogue

4.2K 311 646
                                    

Les mots me font l'effet d'une bombe.

Mon corps se fige tandis qu'il me faut quelques secondes pour réaliser.

- Mords-moi.

C'est bien la voix éraillée de mon chaton qui m'a chuchoté ça à l'oreille tandis que je venais de marquer et rejoignais le banc de touche pour boire un coup. Non, sussuré. Il l'a sussuré. Comme une douce supplication.

Ce n'était pas un ordre. Ça sonnait plus comme : "Je t'en supplie, mords-moi trésor". Il a embrassé ma tempe juste après ça et est retombé sur ses jambes.

Je regarde sur ma droite et ma gauche jusqu'à trouver mon loup en train de jouer plus loin avec les loups des copains.

Tanakaï est dehors. Pas dans Louis. C'est donc vraiment mon oméga qui a parlé.

Et mon oméga veut que je le morde.

Quand nos regards se croisent, il court en reculant, les yeux rivés sur moi. Il a sa petite mine malicieuse. Ça le fait marrer, la tronche que je fais.

J'ai conscience que ma bouche s'est ouverte sous la surprise. Mais avant que j'aie le temps de dire quoi que ce soit, il craque un sourire, puis se retourne et court pour essayer d'intercepter un ballon à nos adversaires.

Je loupe l'attaque qui suit et reste planté là comme un con.

- Qu'est-ce que tu fous, chou ? se demande Zayn qui s'approche et me réclame ma bouteille d'eau.

Louis veut que je le morde.

J'ai tellement envie de dire cette phrase à mon meilleur ami. Mais je la garde pour moi. Parce que j'ai encore du mal à réaliser. Et parce que j'ai envie que ça reste entre nous. C'est précieux. Louis l'a dit si bas... C'est comme si c'était notre petit secret.

Je regarde mon footballeur réussir un tâcle sur John et partir en contre-attaque.

- Rien, c'est juste qu'il est trop beau.

Un large sourire prend place sur le visage de mon pote.

- Attention, tu as un peu de bave, là ! plaisante-t-il.

- Harry Styles est demandé sur le terrain ! crie Louis parce que le match continue.

- J'y retourne ! je lance à Zaynie avant de courir à petites foulées vers mon homme.

Nos silhouettes se frôlent et mon index s'attarde sur son ventre, caressant son maillot.

- J'ai bien entendu ce que tu viens de dire ? je lui demande d'une voix basse et enfantine.

Le châtain se contente de sourire et d'acquiescer et moi je crois défaillir.

- Ça va ? s'inquiète-t-il parce qu'il doit sentir mon trouble.

Ses mains se sont posées sur mes bras en réflexe, comme s'il avait peur que je tombe, et il plonge dans mes yeux, essayant de sonder mon âme.

- Ouais ! C'est juste que...

Calme-toi bordel, Haz. Tu ne vas quand même pas chialer là, sur ce terrain et devant ton oméga. Quelle indignité !

- ... J'ai l'impression de rêver...

Il voit mes yeux briller et ça, plus mes mots, ça le fait sourire plus fort. Une vague de chaleur déferle sur mon corps. Ses bras s'accrochent maintenant à mon cou et il lance en riant à moitié :

- Est-ce que tu peux attendre la fin du match pour rêver, bébé ? On est en train de gagner là !!

Sur ce, il m'embrasse chastement et s'apprête à me lâcher mais je le retiens en posant deux mains fermes sur sa taille. J'ai retrouvé un peu de prestance et j'ai besoin d'en être sûr.

Mords-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant